L'ozone est un oxydant puissant utilisé dans la production d'eau potable (désinfection) et le traitement d'eaux usées (traitement de la couleur et là aussi désinfection). Mais l'institut polytechnique LaSalle Beauvais travaille depuis trois ans sur un projet en partenariat avec l'Ademe. Baptisé Opopop (Optimisation de paramètres d'ozonation en phase liquide pour des polluants multiples de sites pollués), il doit permettre de traiter les eaux de nappes phréatiques polluées par une activité industrielle. « L'ozonation traite habituellement un seul type de composé à la fois. Le projet vise à trouver un système simple permettant de dégrader un maximum de molécules en même temps », explique Olivier Pourret, en charge du projet.
Pour tester ces réactions à une échelle semi-industrielle, l'institut a installé un pilote de sept mètres de haut permettant de traiter 400 litres d'eau polluée. Dans un premier temps, le pilote a testé un composé unique, le phénol. Puis un mélange de plusieurs composés modèles : phénol, benzène et cyanure. « Nous avons ensuite utilisé de l'eau échantillonnée sur un site industriel pollué contenant une centaine de molécules différentes. Parmi celles-ci nous avons choisi d'en cibler une vingtaine correspondant aux grandes familles de molécules organiques », précise le docteur en géochimie. Les chercheurs ont joué sur plusieurs paramètres pour optimiser l'efficacité de la réaction selon la composition : pH, concentration en ozone, temps d'ozonation et ajout de peroxyde d'hydrogène. Cela a permis de valider à grande échelle des procédés déjà étudiés en laboratoire. Pour la poursuite du projet, Olivier Pourret envisage de tester d'autres types d'eaux polluées afin d'élargir le spectre de traitement. À terme, les résultats obtenus pourront aboutir à la création d'une unité de traitement mobile et autonome.