Cette année, les auteurs se sont intéressés au lien entre eau et énergie, deux secteurs fortement interdépendants. La production énergétique représentait en 2010 près de 15 % des prélèvements en eau (583 milliards de mètres cubes) dans le monde. Mais le rapport estime que la demande en énergie devrait croître de plus d’un tiers d’ici 2035 et la demande en électricité de 70 %. Les prélèvements d’eau liés à la production énergétique devraient donc augmenter de 20 % et la consommation d’eau de 85 % générant des conflits entre les deux secteurs notamment dans les économies émergentes où l’accès à l’eau potable et à l’électricité sont des défis majeurs. « 90 % de la production d’électricité est gourmande en eau », explique Richard Connor, auteur principal du rapport. Agrocarburants, gaz de schiste ou extraction de sables bitumineux, ces nouvelles sources d’énergie, en particulier les agrocarburants, consomment autant voire plus d’eau que l’extraction de gaz et de pétrole. Par ailleurs, les centrales thermiques, qui représentent 80 % de la production d’électricité évoluent vers des systèmes de refroidissement plus perfectionnés réduisant les prélèvements dans le milieu tout en consommant plus d’eau. Autre constat, l’eau, considérée comme un don naturel, est commercialisée à un coût très faible ce qui n’incite pas les utilisateurs d’énergie à l’économiser. « L’eau et l’énergie ne se parlent pas au niveau politique et économique. Un rapprochement entre les deux secteurs serait pourtant bénéfique pour chacun », préconise ainsi Richard Connor. Le rapport propose aussi le développement massif des énergies renouvelables (éolien et solaire), peu consommatrices d’eau, le développement de la production conjointe d’eau potable et d’électricité ou encore l’utilisation des eaux usées pour produire de l’énergie. Ce rapport était jusqu’à maintenant global et publié tous les trois ans. Il sera désormais annuel et thématique. En 2015, il traitera de l’eau et du développement durable.Consulter le rapport