La filière du génie écologique est une filière industrielle stratégique de l'économie verte. Elle a d'ailleurs logiquement intégré la filière eau du Comité stratégique de filières éco-industries (Cosei), qui a ainsi étendu son périmètre au grand cycle de l'eau. Une cohérence indispensable alors que le paysage juridique est en profonde évolution. D'une part, la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations), dévolue aux communes, s'imposera en janvier 2016. Et d'autre part, la loi Biodiversité est débattue au Parlement et l'Agence de la biodiversité devrait voir le jour en 2015. Dans ce contexte, les acteurs du génie écologique – du bureau d'études aux entreprises de travaux, en passant par les maîtres d'œuvre –, vont pouvoir mettre en avant leurs savoir-faire particuliers et les bénéfices qui en découleront pour les milieux. Avec pour objectif la reconnaissance d'une filière jeune et encore mal connue. Consciente de cet enjeu décisif pour sa croissance, celle-ci s'active et s'organise.
Techniquement, la filière a travaillé avec l'Afnor pour que soit publiée, en octobre 2012, la première norme sur la méthodologie de conduite de projets en génie écologique sur zones humides et cours d'eau. Et en termes d'organisation, elle s'est structurée avec la création toute récente de l'A-Igeco, acronyme un brin complexe pour l'Association fédérative des acteurs de l'ingénierie et du génie écologiques, présidée par Louis-Philippe Blervacque, directeur du bureau d'études Airele*. L'A-Igeco a fièrement présenté, lors du dernier congrès de l'Astee à Orléans il y a quelques semaines, son annuaire répertoriant à ce jour 161 entreprises. Et s'apprête à ouvrir son site internet.
La filière devrait encore gagner en visibilité grâce au lancement du premier Grand Prix national du génie écologique. Sous l'égide du ministère de l'Écologie, ce prix récompensera les projets les plus exemplaires et les acteurs impliqués dans sept catégories. Un excellent moyen de faire connaître les compétences déployées et leurs résultats sur les écosystèmes. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 31 juillet.