orté par le Groupe de P recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l'eau (Graie) et l'État de Genève, Irmise Arve aval (impact des rejets de micropolluants et résidus de médicaments issus de stations d'épuration sur l'aval du bassin versant de l'Arve et la nappe du Genevois) s'inscrit dans la continuité du programme Sipibel, qui compare rejets urbains et hospitaliers à la station d'épuration pilote de Bellecombe . Irmise fédère collectivités, exploitants des services d'eau et d'assainissement et professionnels de santé du bassin, avec pour objectif d'apporter des réponses sur les stratégies d'action envisageables. Car face à l'omniprésence des médicaments dans l'en vi ronnement, les traitements curatifs, bien qu'efficaces, s'avèrent très coûteux, et la prévention, visant à réduire les flux à la source, reste aujourd'hui anecdotique.
La première phase du projet s'est attachée à acquérir une meilleure connaissance du territoire, des flux et des impacts, par la mise en place d'un observatoire des micropolluants présents dans les rejets de stations d'épuration, l'Arve et la nappe du Genevois. « Menée par l'Insa de Lyon, une modélisation est en cours afin d'estimer les flux rejetés en fonction des consommations, des caractéristiques du bassin d'apport et des systèmes d'assainissement », indique Élodie Brelot, directrice du Graie.
Parallèlement, le Syndicat mixte d'aménagement de l'Arve et de ses abords ( SM3A) est maître d'ouvrage dans le cadre d'une étude stratégique visant à proposer des pistes d'action. « Nous avons effectué un recueil de perception pour appréhender le niveau de connaissance et de sensibilisation des acteurs impliqués et de la population », indique Claire Tillon, consultante et mandataire du groupement de bureaux d'études. Entretiens téléphoniques et groupes de travail ont abouti à l'élaboration d'un questionnaire, dont les réponses ont permis d'identifier les freins et les leviers d'action. L'objectif est de sensibiliser les habitants à ces enjeux, d'agir sur les pratiques des médecins, des pharmaciens, des patients ou des consommateurs d'eau.
Les premiers scénarios de gestion seront présentés lors des conférences « Les médicaments dans le cycle urbain de l'eau » à Genève et Annemasse les 26 et 27 mars 2015. Les actions, préventives ou curatives, seront examinées sous différents angles : acteurs sollicités, perception, coût, efficacité (sur l'eau, la santé, les milieux naturels), bénéfices sur le petit et le grand cycle de l'eau, effets collatéraux, facilité de mise en œuvre, etc. « N'oublions pas que la santé prime. Il faut éviter de transformer les malades en pollueurs, de les culpabiliser », rappelle Robert Dechamboux, médecin hospitalier à la retraite et élu du SM3A. Louis Girard