Une filière locale de géofilets en chanvre vient de voir le jour à Lézinnes (89). Jusqu'à présent, les géofilets biodégra dables utilisés pour stabiliser les berges lors de travaux de génie écologique étaient fabri qués à partir de jute ou de coco tissée et importés d'Asie, prin cipalement d'Inde. Proposer un approvisionnement local plus vertueux est l'un des objectifs du plan d'action pour la filière de génie écologique lancé par le ministère de l'Écologie. Un concept sur lequel tra vaillait depuis plusieurs années Frédéric Roure, président de Geco ingénierie. Il a donc créé la société Géochanvre F qui a commencé à produire en ce début d'année. « Nous sommes les seuls à proposer un géofilet en chanvre en Europe. Un brevet a été déposé dans 140 pays », annonce le diri geant. Grâce au procédé mis en œuvre, les fibres sont liées sans être tissées, ni collées, rendant le géofilet aussi résistant que ses concurrents, sans aucun traitement. Autre avantage, le chanvre est produit lo ca lement, sans intrants, sur des aires d'alimentation de cap tages en eau potable. Il suffit de 200 hectares pour fabriquer entre 2 et 3 millions de mètres carrés. Pour se lancer, l'entre prise a bénéficié du coût de pouce financier et des locaux du groupe Lafarge qui sou haitait reconvertir sa cimen terie. Géochanvre F compte huit salariés et produit déjà 100 000 m² de géofilets par mois. Frédéric Roure cherche maintenant à convaincre les maîtres d'ouvrage et à norma liser ces nouveaux produits dont le prix est « comparable aux filets en coco », assure-t-il.