L'aération est la bête noire énergétique des stations d'épuration. Les exploitants cherchent donc à mieux piloter leurs aérateurs pour optimiser la nitrification et la dénitrification au sein des bassins biologiques, et réaliser ainsi des économies. La plupart des Step pilotent les phases d'aération grâce à des sondes d'oxygène dissous et Redox : le déclen chement ou l'arrêt de l'aérateur est régi par des niveaux du potentiel Redox définis par l'exploitant. D'autres stations d'épuration utilisent des sondes pour les ions ammonium et en nitrate couplées à des algorithmes pour un pilotage plus fin. « Ces sondes coûtent cher, elles nécessitent une maintenance importante et semblent être peu précises quand les concentrations sont faibles », précise Xavier Lefebvre, chercheur à l'Insa de Toulouse. Avec ses collègues, il a développé Inflex, un automate utilisant les données des sondes Redox et d'oxygène dissous couplées à un algorithme. « On détermine des points d'inflexion dans les courbes qui permettent de repérer la fin de la nitrification ou de la dénitrification. Par ailleurs, Inflex apporte des informations sur le niveau de charge de la station », détaille le chercheur. Par rapport à un système géré par sondes Redox, l'automate Inflex permet de réaliser 10 à 15 % d'économies d'énergie avec un inves-tissement limité (environ 12 000 euros), puisque ces sondes sont déjà présentes dans les Step. Ce projet, développé à la fin des années 1990, abandonné faute d'écho dans le secteur, a été relancé il y a trois ans face à l'intérêt croissant des exploitants pour les économies d'énergie. La société Biotrade, spécialisée dans les aérateurs, a acquis une licence d'exploitation et déjà équipé deux Step à Graulhet (220 000 EH), dans le Tarn, et à Saint-Céré (11 000 EH), dans le Lot.