Rien ne dit que l'on pourra bientôt se baigner dans la Seine comme le réclame Anne Hidalgo, mais le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap) y travaille. « La Seine est en bon état physico-chimique, selon les critères de la DCE par temps sec jusqu'en amont de Sartrouville. Après la fin des travaux de refonte de l'usine de Seine aval, cela devrait aussi être le cas à l'aval », détaille Jacques Olivier, le directeur général. Car ce chantier pharaonique de près de deux milliards d'euros qui devrait s'achever en 2021 occupe principalement le syndicat. Cette année, la première tranche des travaux de refonte du prétraitement sera terminée. La fin du chantier est prévue pour mi 2017 En parallèle, le chantier de la file eau visant à remplacer les vieux bassins biologiques par un dispositif de biofiltration et un traitement membranaire par ultrafiltration devrait être terminé en 2017. Deux appels à projets seront lancés cette année, l'un pour la rénovation de l'atelier de production de biogaz dont les travaux débuteront fin 2016 pour huit ans, l'autre pour la rénovation de la décantation primaire avec des travaux prévus de 2017 à 2020. Pour limiter les déversements dans la Seine en temps de pluie, un bassin de stockage sera aussi créé d'ici 2020 au niveau de l'usine de prétraitement de Clichy.  Un nouvel émissaire synonyme d'économies d'énergie Cette année, le Siaap a inauguré l'émissaire VL9 qui relie Charenton à l'usine de Valenton. « Jusqu’à maintenant nous n'avions qu'une seule canalisation qui nécessitait un pompage pour emmener les eaux usées à l'usine de Valenton. Ce nouvel émissaire de 6 km achemine les eaux en gravitaire et permet donc de faire de limiter le pompage. On estime que cela permet d'économiser près de 200 000 euros d'électricité par an » explique le directeur. Le syndicat travaille en effet à limiter ses consommations d'énergies notamment grâce à la production de biogaz. Néanmoins, sur l'usine de Seine-Morée, inaugurée en 2014, le projet de méthanisation des boues avec les déchets du Syctom a été abandonné suite au changement de majorité après les élections municipales. L'usine tourne donc au tiers de sa capacité en attendant de trouver de nouvelles voies de valorisation des boues. Si les chantiers avancent, côté gouvernance, le Siaap traverse actuellement une crise politique. En effet, suite aux élections départementales, 33 nouveaux administrateurs devaient être désignés par les départements pour l'élection d'un nouveau président mais le conseil départemental des Hauts-de-Seine refuse actuellement de nommer ses délégués pour des raisons politiques. En jeu, la couleur politique du futur président.PRB