Le contrat-cadre pour la protection de l'écosystème rhénan, qui s'achèvera en 2018, prolonge vingt-cinq ans de travail sur la qualité de la nappe rhénane en Alsace. Le conseil régional et l'agence de l'eau Rhin-Meuse disposent d'un budget de 18,6 millions d'euros. Il sera exécuté selon trois axes d'intervention : la protection des eaux souterraines, celle des zones humides, ainsi que la conciliation entre le développement économique et la préservation environnementale de l'Ill domaniale, un territoire le long de la rivière, « épine dorsale » de la région. « Toutes ces actions se sont ajoutées au fil du temps pour atteindre une densité inédite avec ce nouveau contrat », souligne Philippe Richert, président du conseil régional.
La priorité ira à la lutte contre les pollutions aux nitrates et aux phytosanitaires. Celle-ci s'appuiera sur des outils de sensibilisation, de conseil et de formation déjà bien rodés à destination des agriculteurs. Le programme « Zéro pesticide » sera également étendu : 400 communes alsaciennes, soit quatre sur dix, ont déjà adhéré à cette démarche de réduction, voire de suppression des phytosanitaires pour l'entretien de leurs espaces verts. Deuxième préoccupation du contrat-cadre, la renaturation des milieux humides impliquera de mieux connaître les particularités de ceux-ci. Un observatoire des zones humides de la plaine d'Alsace émergera d'ici à la fin de 2017. Il comptera dans ses missions le suivi des nombreuses opérations de restauration, renaturation, régénération de zones humides dégradées ou détruites, de revitalisation de bras morts, de replantation de berges, de remise en herbe. Enfin, le nouveau contrat engagera l'application du schéma de gestion de l'Ill domaniale par la Région Alsace. La collectivité territoriale a repris à l'État le domaine public fluvial de cet espace entre Colmar et Strasbourg. Le schéma est établi pour dix ans et le contrat-cadre lui consacrera 8,7 millions d'euros pour une première tranche jusqu'en 2018. Un Papi (programme d'actions de prévention contre les inondations) traduit la priorité accordée à la protection des zones habitées : 19 barrages et digues seront restaurés, dont ceux protégeant la capitale régionale. « En comparaison, une crue décennale cause 9 à 22 millions d'euros de dégâts sur le territoire de l'Ill domaniale », rappelle la Région.
Un accent particulier sera mis sur la plantation de ripisylves pour redonner une continuité à ces formations végétales situées en bord de cours d'eau. L'absence d'un tel corridor nuit à la protection des berges contre l'érosion, à la biodiversité et à la fixation des nitrates et phosphates. La reconnexion de 15 annexes hydrauliques, la remise en activité de petites centrales et l'aménagement de passes à poissons contribueront à la « restauration des fonctionnalités hydrauliques, sédimentaires et écologiques des cours d'eau ».