a nomination à la tête de l'agence de S l'eau Rhône-Méditerranée Corse a été aussi rapide que le départ de Martin Guespereau fut brutal. Si Laurent Roy se refuse à tout autre commentaire que : « Un haut fonctionnaire doit être en capacité de mettre ses compétences là elles sont utiles », celui qui part regrette la méthode mais reconnaît que les compétences de son successeur ne sont plus à prouver. En effet, après Normale sup' option maths, Laurent Roy rejoint l'Engref avec une spécialité biodiversité. Le parcours est peu courant, mais « j'ai choisi dès le départ les métiers de l'environnement, les politiques territoriales liées à la nature », explique-t-il. Après, il enchaîne les postes en direction territoriale où il met en œuvre le rapprochement Drire-Diren puis la création des Dreal. « Il fallait mettre de la cohérence dans les politiques publiques d'aménagement des territoires », reconnaît-il. Une expérience sur le terrain entrecoupée d'un passage de plus de trois ans au cabinet de Dominique Voynet comme conseiller technique sur l'eau. « C'est une bonne expérience sur le fonctionnement de la machine de l'État », dit-il. On le voit, Laurent Roy n'est pas bavard. Bien difficile de le faire sortir de la stricte neutralité, voire de la langue de bois. Fin 2012, il devient direc-teur de l'eau et de la biodiversité au ministère où il pilote notamment le projet de loi sur la biodiversité. « Mon rôle est de traduire une volonté politique en orientations opérationnelles. Et mon expérience de terrain me permet de savoir ce qui faisable ou pas. » Depuis le mois de juin, il dirige l'agence Rhône-Méditerranée Corse. Certes, il n'était pas demandeur, mais c'est pour lui « une évolution de carrière pertinente car je n'ai jamais été à la tête d'un opérateur de l'État ». Il n'a d'ailleurs que des compliments à faire sur « cette belle maison » mais a conscience des inquiétudes des agents face à un contexte budgétaire contraint et au non-remplacement des départs. Il a déjà pris connaissance des dossiers en cours : l'adoption du Sdage fin 2015, la finalisation du plan d'adaptation du bassin au changement climatique, et bien sûr l'accompagnement de la compétence Gemapi. En la matière, l'agence travaille à une cartographie des maîtres d'ouvrage couvrant l'ensemble du bassin. Elle va par ailleurs lancer un appel à projets pour identifier des actions pilotes de bonne gestion des cours d'eau. DB