Classée bonne dernière à l'occasion de l'enquête 2014 de 60 Millions de Consommateurs avec un taux de fuite sur son réseau d'eau potable évalué à plus de 53 %, Digne affiche, un an après, un taux de 30 %. Les 42 % d'économies réalisées sur les volumes prélevés sont le résultat de travaux démarrés dès 2010. « Le retour en régie en 2009 s'est accompagné d'une volonté politique d'engager une gestion patrimoniale de nos réseaux », explique Christophe Bouchot, le directeur de la régie dignoise des eaux. Car il s'est vite rendu compte que le rendement annoncé par le délégataire, dit « rendement technique de distribution », était calculé en réalité en sortie de réservoir.
Dès 2010, la priorité a été donnée au renouvellement avec le changement des branchements (10 % en cinq ans) et des vannes (15 % en cinq ans). Utile certes, mais sans effet notable sur le rendement ! Un schéma directeur d'eau potable a donc été élaboré pour identifier, hiérarchiser et planifier les travaux. « En 2013, nous avons réalisé l'inventaire des ouvrages. Et nous sommes passés de 10 à 40 compteurs de sectorisation avec un superviseur. Celui-ci interroge tous les compteurs tous les matins et rapatrie les données de nos 160 km de réseau. Une visibilité qui nous permet une plus grande réactivité », précise Christophe Bouchot. Le programme de travail s'attache aussi à l'optimisation du réseau avec notamment la suppression d'une conduite obsolète et son prochain remplacement. Et les résultats sont au rendez-vous depuis octobre 2014. Le rendement est passé de 48 à 70 % avec près de 600 000 mètres cubes économisés par an, soit 42 % des volumes distribués. « Financièrement, nous avons investi, entre 2011 et 2015, 4,5 millions d'euros de travaux sur l'eau potable, dont 1,2 million de subventions. Un budget qu'assume sans problème la commune à raison de 500 000 à 600 000 euros d'investissements par an. En cinq ans, 10 km de réseau sur 160 seront renouvelés, soit 1,2 % par an », souligne le directeur de la régie.
Pour la commune, les économies réalisées atteignent 50 000 euros par an, pas grand-chose du fait du faible coût de l'eau. « Notre objectif est d'atteindre 85 % de rendement en maintenant nos investissements qui vont s'orienter une fois les travaux d'adduction terminés en 2016 vers les travaux de distribution pendant une dizaine d'années. C'est la meilleure stratégie pour veiller à la continuité du service et à la disponibilité de la ressource », conclut-il. Dominique Bomstein