Anticiper les efflorescences de microalgues toxiques en milieu marin, c'est l'objectif du kit développé dans le cadre du projet européen Midtal, désormais commercialisé par la société Microbia Environnement. « Pour aboutir à cette technologie, il a fallu en réalité cinq projets européens et quinze ans de recherche », détaille Carmen-Lara Manes, cofondatrice de la société et directrice R & D. L'analyse est basée sur la technique de microarray, ou biopuce. Elle permet de détecter et quantifier 41 espèces de microalgues toxiques en quatre heures.
Alors que les tests actuels prennent du temps et permettent d'évaluer le niveau de contamination, le kit détecte de faibles niveaux de concentration de cellules actives sous les seuils réglementaires. Cela permet d'en faire un outil d'alerte et d'anticipation des risques pour l'aquaculture, la conchyliculture ou la baignade. « Il s'agit d'une technologie de rupture à haut débit, encore peu utilisée dans le domaine de l'environnement », détaille Delphine Guillebault, présidente de Microbia. Pour l'instant, seuls quelques laboratoires sont équipés pour réaliser de telles analyses moléculaires. Le kit est donc en bêta-test chez différents partenaires afin d'être adapté et simplifié selon les diffé-rents usages. Dans le cadre du projet européen SMS, la société travaille aussi sur un capteur qui détecterait directement les microalgues actives dans le milieu pour une surveillance en continu. Pour lancer la commercialisation du kit définitif courant 2016, la société va effectuer une levée de fonds d'ici à la fin de l'année. Elle envisage de développer par la suite un kit similaire pour les eaux douces où les enjeux en matière de santé publique sont aussi importants. PRB