Le Conseil de Paris a voté lundi la mise en place d'une expérimentation de tarification sociale de l'eau qui devrait débuter au deuxième semestre 2016. Paris n'est pas un territoire particulièrement concerné par la précarité hydrique. Il est en effet rare qu'un foyer dépense plus de 3 % de ses revenus pour payer sa facture d'eau. « La première mesure pour favoriser le droit à l'eau c'est de disposer d'un prix bas. C'est ce que nous avons mis en place à Paris. C'est pour cela que peu de personnes sont en précarité hydrique », détaille Célia Blauel, adjointe chargée de l'eau et de l'environnement. La ville dispose par ailleurs d'aides préventives et curatives à destination des usagers. 49 000 foyers bénéficie d'une allocation de solidarité à l'eau intégrée dans les aides délivrées par la ville pour le paiement des charges locatives. Il existe aussi le Fonds de solidarité pour le logement (FSL), une aide curative abondée par Eau de Paris à hauteur de 500 000 euros par an. « Ce dispositif est particulièrement pointu. Il vise à aller chercher les foyers qui n'ont pas recours aux aides existantes », précise Célia Blauel.
Près de 16 000 foyers ciblés
Grâce à l'expérimentation prévue par la loi Brottes, il sera possible de recouper les données de la Caisse d'allocation familiale (bénéficiaires du RSA Socle et d'aides au logement) et les données de la ville. 15 682 foyers seraient concernés. « Il s'agit de leur accorder la gratuité des premiers mètres cubes d'eau vitaux soit 20 litres par jour et par personne, une valeur définie par l'OMS », ajoute Célia Blauel. Un budget de 238 000 euros devrait y être consacré annuellement.
La ville veut aller encore plus loin en lançant aussi des « ambassadeurs de l'eau », des associatifs qui iront à la rencontre des ménages modestes pour faire connaître les dispositifs d'aide existants, réaliseront des diagnostics des installations et donneront des conseils en matière de consommation d'eau pour limiter les gaspillages. Cette mesure de 500 000 euros par an sera financée par Eau de Paris. A terme, la ville envisage aussi de développer un service de plombiers sociaux pour réaliser de petites réparations. Le Comité de pilotage, constitué entre autres d'élus, de représentants d'Eau de Paris se penchera sur ses modalités de mise en œuvre. Il continuera aussi d'étudier les autres politiques de tarification envisageables (progressive, saisonnière ou différenciée entre professionnels et particuliers). L'expérimentation durera jusqu'en 2018.PRBLe projet de délibération