Nous étions l'une des premières collectivités françaises à nous doter d'un SIG pour obtenir une lecture continue du territoire », observe Angéline Mercier, responsable du service géomatique d'Orléans et de sa communauté d'agglomération. À l'époque, c'est également pour favoriser la mise en œuvre d'un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) que la collectivité a investi dans la mise en œuvre d'un SIG, avec le choix des solutions applicatives de l'éditeur Star (1Spatial aujourd'hui). Elle a bâti un socle de données géographiques solides, intégrant par exemple les photos aériennes, les plans cadastraux et les plans topographiques. Sur cette base, les différents services métier de la collectivité alimentent en continu l'outil avec leurs propres données sur l'eau et l'assainissement, les espaces verts, l'éclairage public, la voirie…
« En 2016, notre SIG va évoluer. Il intégrera par exemple des web-services qui augmenteront ses potentialités en partage de données », souligne Angéline Mercier. Fin 2015, Orléans a opté pour un nouveau fournisseur et fera donc migrer progressivement toutes ses données vers une solution Geomap Imagis basée sur un socle Esri. « Il faudra compter près d'un an pour réaliser le tuilage entre l'ancien et le nouveau SIG », juge la responsable du service composé de quatre experts en géomatique et topographie.
Entre-temps, Orléans, qui avait élaboré dès 1993 ses premiers plans topographiques au 1/200 dans le cadre d'un partenariat avec ses opérateurs réseaux (ERDF, GRDF, Lyonnaise des eaux, Cofely et Dalkia), a fait partie des collectivités pilotes dans la mise en œuvre de la réforme DT-DICT entre 2011 et 2013. « La réforme des travaux à proximité des réseaux intégrait cette nécessité d'avoir des fonds de plan précis, au 1/200. Nous étions donc en avance et bien placés pour tester toutes les étapes du décret (guichet unique, investigations complémentaires, récolement de réseaux…). L'information géographique était au cœur de cette réforme, qui a introduit une obligation de connaissance précise des sous-sols et des réseaux avant de lancer des travaux. Le SIG est alors devenu incontournable », poursuit Angéline Mercier. Pour le service assainissement de l'agglomération, l'application du décret s'est traduite par un afflux de demandes d'intervention, près de 6 000 par an. « Nous ne pouvions pas satisfaire ces déclarations (DT et DICT) en interne sans que cela ne nuise au montage de la base de données, essentielle pour notre service. Nous avons donc fait appel à un prestataire spécialisé pour y répondre », précise Philippe Mallet, responsable du SIG assainissement à l'agglomération.
Le service assainissement travaille en effet depuis 2004 à la constitution de la base de données assainissement du SIG, une mission longue et fastidieuse lancée à la création de la communauté de communes. « Nous sommes alors passés de 1 à 22 communes et nous ne connaissions rien du patrimoine enterré. » Douze ans plus tard, grâce notamment à des campagnes de levers effectuées par des géomètres, la partie graphique du SIG est bouclée. Près de 2 200 km de réseaux ont été dessinés, dont 1 500 km renseignés. « Nous avons déjà répertorié 103 500 regards et 19 000 tronçons, chacun qualifié par une vingtaine de rubriques (profondeur, diamètre de la canalisation, matériaux, interventions, etc.). Et nous en tirons un bénéfice très important en termes d'analyse pour optimiser l'exploitation et la gestion patrimoniale du réseau d'assainissement .» D'ici à la fin de 2017, la couverture sera totale.