« Je souhaitais voir ce qu’internet pouvait apporter aux métiers de l’environnement. » C’est ainsi qu’Olivier Le Marois explique ses motivations pour créer la start-up FluksAqua, lui qui dirigeait jusqu’alors une société sur les risques financiers en ligne. FluksAqua, lancée en septembre dernier, est d’abord un forum d’entraide en ligne destinée aux techniciens de l’eau et de l’assainissement. « Dans le secteur de l’eau, les exploitants sont inégaux face à la connaissance. Un technicien au sein d’une grosse collectivité pourra aisément trouver des réponses auprès de ses collègues. Mais dans un service rural, les possibilités sont rares », détaille le chef d’entreprise.Le soutien de VeoliaL’idée ? Faire tomber les barrières entre régies et grandes sociétés délégataires en proposant un lieu d’échanges ouvert et neutre. Les participants s’inscrivent sur le forum de manière anonyme. Pour promouvoir la plateforme, Olivier Le Marois s’est appuyé sur une communauté déjà existante, celle des techniciens de Veolia. Le groupe, emballé par la démarche, est actionnaire de la jeune pousse par le biais de sa filiale Nova Veolia, axée sur le développement de services innovants à forte composante digitale. « Investir dans FluksAqua permet notamment à Veolia de suivre au plus près les nouveautés venant d’internet. Mais j’ai posé comme règle une stricte indépendance interne de gestion et de stratégie pour garantir un espace neutre », certifie Olivier Le Marois.Plus de 1?500 professionnels sont inscrits sur le forum, qui se décline désormais sous une forme anglophone car l’objectif est bien de créer un réseau mondial de techniciens de l’eau et de l’assainissement.Bientôt des services payantsD’autres services sont disponibles pour les acteurs du terrain. Fluksaqua a mis à disposition une base de données rassemblant les indicateurs (rendement de réseau, volumes de pertes, etc.) de multiples collectivités de France grâce à l’observatoire Sispea, mais aussi du Canada et bientôt des États-Unis. Elle permet à un gestionnaire de comparer les performances de son réseau et d’enrichir la base de données. Ces services reposant sur le partage sont gratuits, mais pour financer la plateforme, FluksAqua développe également des services payants, des « apps » répondant à des besoins plus précis comme la détection de fuite sur le réseau. Téléchargeables sur un téléphone portable, elles présenteront des interfaces très intuitives. « L’idée est d’être en permanence dans le collaboratif. Les exploitants nous aident à définir leurs besoins. Les produits sont pensés par et pour eux », détaille Olivier Le Marois. Après un essai gratuit, elles seront accessibles par un abonnement mensuel variable selon le nombre d’indicateurs que l’exploitant souhaite suivre, avec « des prix bas variant entre 50 et 400 euros par mois pour partager le savoir le plus largement possible », précise Olivier Le Marois. A terme, FluksAqua envisage d’ouvrir sa plateforme à d’autres jeunes pousses développant des applications du même type. « Pour disposer d’une plateforme d’innovations au service des exploitants », conclut le président de FluksAqua. PRB