Le Syndicat intercommunal des eaux des Monts du Lyonnais et de la basse vallée du Gier regroupe 74 communes et s’étend sur plus de 900 km2. À cheval sur deux départements, le Rhône et la Loire, ce territoire rural (la plus grosse commune compte 4?000 habitants) présente une topographie très variée. Le service gère 2?085 km de conduites et dessert 32?500 abonnés. Dans des conditions qui ne sont pas des plus favorables, on peut saluer la bonne connaissance du patrimoine, et la performance du réseau, qui sont le fruit d’un effort inscrit dans la durée. Ainsi, dès 2003, le patrimoine a commencé à être renseigné dans un système d’information géographique (SIG). Un travail de longue haleine, qui ne s’est achevé qu’en mars 2015. La tâche a été confiée à l’exploitant, Suez Environnement, dans le cadre d’un avenant au précédent contrat d’affermage, puis du nouveau contrat conclu pour la période 2010-2022. « Nous avions beaucoup d’informations : des plans d’exécution depuis l’origine, des carnets papier mentionnant les emplacements, etc. On manquait de données parfois sur les dates de pose, mais on a défini des périodes, souligne Christophe Montvernay, technicien au Siemly. Ce qui pêche en revanche, c’est la localisation d’ouvrages sous des propriétés privées, car hélas, les servitudes n’ont pas toujours fait l’objet de traces écrites. » Malgré ce bémol, en 2015, le Siemly obtient un score de 100 sur 120 à l’ICGP.Le rendement de réseau affiche lui aussi un résultat très honorable compte tenu du contexte : en 2015, il est de 70,15 %, une performance un peu en recul par rapport à l’année précédente, en raison de deux fuites importantes sur des canalisations de gros diamètre qui n’ont pas été détectées tout de suite. « Pour une appréciation plus fiable de la performance du réseau, on observe en réalité surtout l’indice linéaire de perte, qui est de 2,06 m3 par jour et par kilomètre en 2015 », tient à préciser Christophe Montvernay. Pour continuer à progresser, le Siemly décline un plan d’action adopté en 2011, actualisé en 2015. Il s’agit, notamment, de fiabiliser la mesure et de renforcer la sectorisation de réseau. Cela passe aussi par de nouvelles campagnes de recherche de fuites utilisant la technologie SmartBall, qui a permis d’inspecter 20 km de canalisations de fort diamètre en 2014 (deux autres tronçons envisagés en 2016). Le syndicat fait également la chasse aux prises d’eau sur les poteaux d’incendie, et a fait installer des bornes de puisage avec utilisation d’une carte monétique prépayée à destination des professionnels.Le Siemly renouvelle en moyenne 0,93 % de son réseau par an (en 2015, 22,5 km réalisés). Jusque-là, les choix de renouvellement étaient opérés chaque année en fonction d’arbitrages basés sur l’expérience de terrain. Mais la donne va changer avec l’étude patrimoniale qui vient d’être lancée. Elle a un double objectif : modéliser la pression de réseau (à optimiser sur ce territoire caractérisé par d’incessantes variations de la topographie), et disposer d’un outil pour définir plus finement les priorités de renouvellement.Fabienne Nedey