Le projet européen Innoqua, retenu dans le cadre du programme H2020, va étudier durant quatre ans un système d'assainissement non collectif (jusqu'à 25 EH) utilisant plusieurs types d'organismes vivants. Le coordinateur, le centre technologique privé Nobatek, spécialisé dans la construction durable, a déjà déposé un brevet pour un système de filtration des effluents à base de lombrics.Le lombrifiltre a été développé en 2010 avec l'association Lombritek dans le cadre du concours Solar Decathlon Europe. D'autres modules seront associés en fonction des utilisations. Des chercheurs hollandais ont ainsi développé un « daphniafiltre », un système de traitement tertiaire des eaux utilisant des daphnies, issues du zooplancton. Un module s'appuiera aussi sur la technologie de purification bio-solaire (PBS) par des microalgues développée par la société française Helio Pur Technologies. « L'objectif du projet est de démontrer l'intérêt du système modulaire en environnement réel pour pouvoir, à terme, atteindre un marché global », détaille Germain Adell, responsable des projets européens chez Nobatek.Des prototypes seront d'abord testés sur des plate-formes en Irlande et en Espagne. Les modèles perfectionnés seront ensuite envoyés sur des sites pilotes dans 10 pays aux conditions climatiques et usages différents : en Europe (France, Roumanie, Royaume-uni, Italie) mais aussi en Inde, en Amérique du Sud ou en Tanzanie. Le système s'adresse à des particuliers, des collectivités rurales ou encore des activités agricoles. Les pays en voie de développement constitue l'un des débouchés visés. Innoqua rassemblera 20 partenaires internationaux pour un budget de plus de 8 millions d'euros. Pauline Rey-Brahmi