Construit au début du XXème siècle sur d’anciens canaux, le réseau unitaire de Chambéry compte cinq déversoirs d’orage (DO) pour 300 km : 3 ouvrages de plus de 600 kg/j DBO5 situés à l’aval de Chambéry et 2 de charge comprise entre 120 et 600 kg situés sur les communes de Challes-les-Eaux et de Cognin. Chambéry, qui n’était pas tenu par la réglementation de mesurer le débit de l’ensemble de ses ouvrages, les a cependant tous équipé dès 2006. « Nous mesurons les temps de déversement et les débits de nos 5 DO. Sur le plus gros, nous avions initialement deux mesures de débit amont-aval que nous avons remplacé par une mesure plus précise à l’aide d’une loi hydraulique hauteur-débit sur le seuil. Nous travaillons également avec ce principe sur 3 autres déversoirs et via une mesure hauteur/vitesse au niveau du déversé sur le dernier», précise Cédric Favre, responsable du pôle assainissement à la direction de l’eau de Chambéry Métropole.Entre 2010 et 2011, la collectivité s’est également penché sur l’estimation poussée des flux polluants rejetés par son plus gros DO pour construire un bassin de stockage-restitution en aval de cet ouvrage qui concentre à lui seul 80% des déversements via une cinquantaine de déversements annuels. « Jusque-là, nous estimions le flux polluant déversé par cet ouvrage en nous basant sur la moyenne temps de pluie à l’entrée de station d’épuration. C’est plus simple que d’instrumenter un déversoir et cela répond à la règle d’estimation exigée par l’autosurveillance. En revanche, cette valeur « à la louche » était insuffisante pour dimensionner précisément un bassin de stockage-restitution », explique encore Cédric Favre. Près de 80 prélèvements ont donc été réalisés sur cet ouvrage durant 2 ans. Résultat : une relation entre la turbidité et les mesure de MES et de DCO a pu être établie. C’est ainsi que la capacité du bassin construit d’ici à 2017 a été fixée à 8000 m3.Aujourd’hui, pour se conformer aux dernières évolutions réglementaires, Chambéry envisage encore d’installer un nouveau préleveur sur son DO critique pour mieux estimer les deux nouveaux paramètres de qualité (NTK et Ptot). Enfin, elle a anticipé sur l’obligation d’autosurveillance introduite sur les trop-pleins des postes de pompage en réseau séparatif. « Sur nos 40 postes de relèvement, tous sont déjà équipés d’un débitmètre sur le refoulement et suivis en temps de déversement dans le cadre de notre diagnostic permanent. Nous mesurons aussi le débit des 5 trop-pleins les plus critiques et nous travaillons actuellement avec l’Insa à utiliser la hauteur bâche pour calculer le volume déversé sur les autres trop-pleins sans les équiper de points de mesures supplémentaires ».Alexandra DelmolinoCliquez ici pour découvrir les autres articles de ce dossier.