Généralement, chaque structure départementale dispose à son échelle d’un inventaire des installations d’assainissement non collectif mises en œuvre chez les particuliers. Au sein des territoires qui le déploient, la première étape du suivi in situ national est la mise à jour de cet inventaire ou éventuellement, sa réalisation. Ce recensement reprend notamment le type de filière, le type de dispositif, sa capacité nominale la nature de la résidence et le nombre d’occupants dans le logement. Les agents préleveurs identifient parmi cette liste les installations répondant aux critères retenus dans le protocole défini au niveau national (taux d’occupation supérieure à 50%, résidence principale, conformité réglementaire). Ensuite, les agents préleveurs proposent et expliquent la démarche aux propriétaires. Cette recherche des installations peut prendre un temps important à la fois pour contacter les personnes travaillant très souvent en journée, mais aussi pour les motiver dans la démarche. En moyenne, une personne sur deux ne donne pas suite.En règle générale, une prévisite de l’installation est déjà organisée afin de bien identifier le point de prélèvement, sa faisabilité et pour contractualiser avec le propriétaire la convention d’engagement sur une durée de 3 ans minimum. Cette convention fixe les obligations nécessaires au bon déroulement de cette étude pour les deux parties (durée, fréquence, confidentialité,…). Par la suite, lors de chaque visite de l’installation suivie, l’agent préleveur collecte les informations lui permettant de renseigner la fiche descriptive et la fiche de visite et de prélèvement élaborées par le groupe national public. En moyenne, entre 1 à 6 visites seront réalisées annuellement sur chaque installation, en fonction du type de prélèvement (sur 24h ou par prélèvement ponctuel). Des mesures in situ peuvent être réalisées sur les installations à l’aide d’appareils portables (pH-mètre, oxymètre…) ainsi que des tests rapides. Ces premières mesures permettent d’évaluer le fonctionnement du dispositif et de renseigner les particuliers présents lors de cette visite. Ces derniers sont très intéressés par ce premier constat.Le prélèvement d’un échantillon d’eaux usées traitées est ensuite réalisé selon la méthodologie d’acquisition des données établie par Irstea : soit à partir d’un échantillon moyen de 24 heures (pose d’un préleveur automatique sur 2 jours consécutifs), soit par un prélèvement ponctuel à l’aide d’une canne à échantillons ou directement à l’aide du flacon en fonction des caractéristiques des points de rejet. Les prélèvements sont réalisés au lieu mentionné par le constructeur et, en absence de lieu identifié par le constructeur, le prélèvement est conduit à l’extrémité de la canalisation d’évacuation. La phase analytique est préparée, en amont de la campagne de visites, avec le laboratoire accrédité auquel les analyses sont confiées : flaconnage, glacières, organisation de la commande et jours/heures de réception des échantillons. Au retour des analyses, l’agent préleveur vérifie la cohérence des résultats et complète la base de données créée par le Groupe National Public.Afin de coordonner cette étude qui prévoit au total près de mille visites sur environ 20 départements, 5 animateurs de secteurs ont été désignés au niveau national pour faire le relais avec les acteurs de terrain. Ce rôle est assuré le plus souvent par un conseil départemental qui prend la responsabilité d’animer le travail de l’ensemble des structures engagées dans le suivi in situ sur son secteur. L’animateur s’appuie notamment sur la procédure de mise en œuvre du suivi in situ rédigée par le Groupe National Public. Leur mission est de s’assurer de la bonne application du cadre fixé et de la saisie des données. Ils doivent également valider les données saisies, identifier les données éventuellement entachées d’erreur sans les supprimer. Ils aident les nouveaux membres à la compréhension du cadre, transmettent à Irstea les bases de données correctement remplies et relaient en direction des conseils départementaux les conclusions du comité de pilotage. Ces données sont expertisées chaque année par Irstea. Des demandes d’informations et confirmations peuvent être sollicitées auprès des agents préleveurs afin d’affiner ou corriger la base de données. A la fin de l’étude en 2017, un exemplaire du rapport sera transmis aux agents préleveurs. Ce rapport précisera notamment la contribution en données de chaque collectivité.C’est ainsi qu’en Mayenne qui a lancé ce suivi depuis 5 ans et l’a intégré au programme de suivi in situ national du Pananc avec les financements du département et de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, le conseil départemental endosse le rôle d’agent préleveur. Ses techniciens réalisent des bilans sur 24h à l’aide de préleveurs automatiques. Deux visites d’une heure sur le terrain sont nécessaires pour la pose et la dépose du matériel. Ils rédigent également le rapport de visite et remplissent la base de données et les fiches transmises à Irstea. Les retours de terrain sont positifs et la prévisite s’avère indispensable pour localiser le point de prélèvement et vérifier le respect du protocole.