Chaque année, 100 000 à 200 000 m³ de sédiments sont extraits des canaux du réseau fluvial de la région Hauts-de-France. Car les quelque 680 kilomètres de voies d'eau sont caractérisés par un faible débit et une pente réduite, qui accentuent le phénomène de sédimentation. Or, avec la perspective du canal Seine-Nord Europe, plusieurs canaux vont subir des travaux pour accueillir les barges de grand gabarit.Avec Alluvio, porté par les Voies navigables de France (VNF), la Région, l'agence de l'eau Artois-Picardie et l'Ademe, il s'agit de mieux gérer ces sédiments. Le projet doit durer quatre ans et prévoit la réunion de plusieurs comités territoriaux. Il comprend tout d'abord avec un état des lieux, afin d'identifier les sources des sédiments. Celles-ci sont en effet variées : érosion des sols, apports des affluents et des berges, déchets végétaux, rejets urbains, agricoles, industriels… Un bilan, datant de 2007, avait alors identifié 5 346 sources de sédiments !Ensuite, des plans d'actions devront limiter les apports. Il s'agit de repérer et de caractériser les sources de rejets de sédiments pour les réduire, et diminuer leur pollution. Ce sont par exemple la mise en place de bandes enherbées, de barrières végétale, de la réduction de l'usage des phytosanitaires, du pré-traitement in-situ ou d'incitations financières, comme la modulation de la taxe hydraulique. Il s'agira également de faire évoluer la gestion des sites de traitement. Et enfin, de faire émerger des filières de valorisation. Les sédiments peuvent notamment être utilisés pour aménager les voies d'eau, amender les terres agricoles, mais aussi dans la construction, le BTP, ainsi que la chimie.Le projet est financé à 40 % par VNF, 27 % par la région, 25 % par l'agence de l'eau et 8 % par l'Ademe.Albane Canto