La société publique locale Eau du Ponant est l’opérateur de l’eau et de l’assainissement sur le territoire de Brest Métropole depuis le 1er avril 2012. Elle exploite un réseau de collecte des eaux usées de 900 km, unitaire et séparatif, et dessert plus de 50 000 abonnés. Plus de 18 millions de mètres cubes d’effluents sont collectés et traités chaque année par trois stations d’épuration, 95 postes de relevage, 44 déversoirs d’orage de types lames déversantes sur le réseau unitaire de Brest, 13 postes de délestage utilisés par temps de pluie, 10 reprises de débit par temps sec et 13 bassins d’orage.Le projet d’autosurveillance a été lancé en 2004 par la collectivité afin de répondre, dans un premier temps, aux exigences de la directive eaux résiduaires urbaines de 1991 concernant les débordements des déversoirs d’orage et protéger ainsi les sites de baignade et la conchyliculture. Suite à l’arrêté du 22 juin 2007, la volonté de la communauté urbaine de Brest, et par la suite de la SPL Eau du Ponant, a été d’aller au-delà de la réglementation et d’équiper tous les points de rejets. Son objectif : améliorer l’autosurveillance du système d’assainissement, mais surtout optimiser la maintenance des ouvrages pour tendre vers le zéro déversement par temps sec. Cela a nécessité aussi une évolution de l’équipement des déversoirs et délestages en 2013-2014. Ainsi, le récent arrêté de juillet 2015 n’a pas modifié le dispositif d’autosurveillance de la collectivité, qui allait déjà au-delà des exigences avec 92 % des points de rejets télégérés.Pour assurer cette surveillance en continu, la SPL Eau du Ponant a notamment déployé les solutions de la société Lacroix Sofrel, spécialiste de télégestion depuis 1971, sur l’ensemble des ouvrages de son réseau d’assainissement (postes de relevage, déversoirs et bassins d’orage, collecteurs, points de délestage, pluviomètres…). Avec plus de 95 postes de relevage sur le réseau, il était devenu indispensable pour la SPL Eau du Ponant de garantir le bon fonctionnement de tous ses ouvrages, mais aussi de connaître les volumes et débits des effluents collectés et éventuellement déversés.Outre la surveillance du fonctionnement des pompes et les alertes en cas de débordement, les postes locaux de télégestion Sofrel S500 installés sur ces installations gèrent les temps de marche et le nombre de démarrage des pompes, le niveau d’effluents, la mesure des débits, ou encore les détections des pompes bouchées. Au-delà de cette surveillance du bon fonctionnement du poste, ils assurent également l’automatisme avec la gestion de la permutation de marche des pompes et du « mode dégradé » en cas d’anomalie. Toutes ces informations sont transmises par liaison RTC vers le poste central de télégestion Topkapi pour analyse et bilan, et elles devraient évoluer prochainement vers une solution GPRS.Pour mesurer le niveau et calculer les débits dans les bassins de rétention, des data loggers Sofrel LT-US ont également été installés qui mesurent le niveau des effluents grâce à leur cellule ultrason intégrée. Étanches (IP 68) et autonomes (alimentés par piles), ces enregistreurs de données peuvent être installés sur des sites très isolés et dépourvus d’alimentation électrique. Ils contrôlent le débit en permanence et enregistrent la mesure de niveau toutes les trois minutes. Ces données sont transmises une fois par jour (entre 6h00 et 6h30) par liaison GPRS au poste central de télégestion Topkapi qui les enregistre et calcule les débits afin de les restituer sous forme de tableaux et de courbes. En cas de détection de surverse, les temps de surverse et les volumes rejetés dans le milieu naturel sont calculés et enregistrés pour être en conformité avec les obligations de protection environnementale.En parallèle, un réseau de pluviomètres a été développé et équipé de data loggers Sofrel LS pour enregistrer les quantités de précipitation. Le traitement de la pluviométrie et des volumes déversés permettra à terme à Topkapi de transmettre des alarmes par messages SMS ou vocal vers les agents d’astreinte, pour passer d’une logique d’intervention a posteriori à une logique de proactivité.Le système d’autosurveillance par télégestion permet aujourd’hui à Eau du Ponant de respecter les contraintes réglementaires liées au déversement des rejets par temps de pluie dans le milieu naturel. Ce dispositif a également permis de mieux connaître le fonctionnement du réseau par temps de pluie et par temps sec. En outre, toutes ces données contrôlées et enregistrées en permanence permettent aux équipes techniques d’intervenir de manière efficace et anticipée. En période estivale, les données de pluviométrie et d’autosurveillance sont même transmises chaque jour à la collectivité pour décider d’autoriser ou non la fermeture des zones de baignades en fonction de la pluviométrie.