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EAU

Les stations d’épuration passent à l’économie circulaire

PUBLIÉ LE 24 OCTOBRE 2016
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Refermer le cycle de vie des produits, des déchets, de l'eau par leur recyclage, leur réutilisation et leur transformation, c'est l'objet même de l’économie circulaire qui met en œuvre des boucles de valorisation. Chaque secteur industriel a ses leviers et les stations d’épuration qui valorisent de longue date leurs boues en épandage agricole ont un potentiel particulièrement important et un foncier adapté. Ces usines ont commencé par optimiser leur consommation énergétique en améliorant l’efficacité de leurs équipements et en régulant plus finement certains procédés énergivores comme l’aération des boues activées. Elles se sont également mises à récupérer la chaleur de leurs procédés, voire des effluents traités, pour chauffer bâtiments et procédés.En parallèle, des pratiques innovantes se sont développées ces dernières années. La réutilisation des eaux usées traitées (Reut) qui permet de valoriser les rejets de stations après un traitement tertiaire a de nombreux atouts financiers et environnementaux pour des usages strictement définis (arrosage, irrigation, lavage de sites et de véhicules ou réinjection dans la nappe). Mais contrairement à d’autres pays méditerranéens, la réglementation française édictée en 2010 freine plus qu'elle n’encourage son déploiement. Son usage est ainsi limité à l’irrigation avec des niveaux de qualité requis très élevés. Cet état de fait associé à une eau potable globalement peu chère et à des épisodes de sécheresse encore limités pèsent sur sa rentabilité en France. Le récent projet de recherche collaboratif Nowmma mené par Saur à Mauguio (34) avec l’agglomération du Pays de l’Or a ainsi ciblé « la mise au point d’un compromis entre niveau de traitement et maîtrise des risques sanitaires et l’élaboration d’une filière modulable et exportable », précise Fabrice Nauleau, directeur recherche et développement chez Saur.Les stations d’épuration constituent également une formidable mine de matières premières secondaires, notamment via la fabrication d’engrais à partir de l’azote et du phosphore contenu dans les eaux usées. Face à la diminution du stock géologique naturel de phosphore, les grandes entreprises ont ainsi développé des procédés d’extraction du phosphore dans les boues. Précipité sous forme de struvite par Suez et Veolia, ce minerai est destiné à la vente comme amendement des sols. Mais comme il conserve actuellement en France un statut de déchet, le marché s’amorce plutôt au Danemark ou en Espagne. La valorisation matière sur station est aussi au coeur de projets futurs, « Nous travaillons notamment au développement de la récupération de cellulose dans les eaux usées, à la synthèse de biopolymères à partir des boues et même à la récupération de métaux dans les cendres d’incinération ou les effluents industriels », glisse Abdelkader Gaïd à la direction technique de Veolia.Aujourd’hui, la mutation la plus concrète vient cependant de l’énergie. Sur le chemin qui les mène à l’autosuffisance, les stations se placent progressivement comme fournisseurs d’énergie en valorisant le biogaz produit par digestion anaérobie des boues ou codigestion avec des déchets biodégradables. Des prétraitements permettent même d'accélérer la digestion comme le procédé de lyse thermique Exelys installé par Veolia sur l’usine de Lille Marquette. Par cogénération du biogaz, elles produisent déjà de l’électricité et de la chaleur pour leurs propres besoins mais cette pratique est limitée par le faible rendement. En revanche, l’injection dans le réseau du biogaz purifié en biométhane autorisé en France depuis 2014 se fait sans aucune perte. Et le potentiel énergétique est important puisqu’on estime que 85 % des Step de plus de 30 000 EH ne pratiquent pas la méthanisation. Suez a mis en service les deux premières unités françaises d’injection à Strasbourg depuis septembre 2015 et plus récemment à Grenoble et il teste actuellement la valorisation du biogaz en Bio GNL avec le Siaap à Valenton. « Le biométhane liquéfié pourrait être une alternative intéressante à l’injection du biométhane lorsqu’il n’y a pas de réseau de gaz assez proche », souligne Guillem Grau, directeur adjoint développement France chez Suez traitement de l’eau.Les entreprises cogitent, innovent, les projets se multiplient, tout concorde donc à la mutation des stations d’épuration en grandes « ressourceries » industrielles locales. Mais comme le rappelle Fabrice Nauleau, « si l’injection se développe, c’est grâce à la réglementation qui a fixé des tarifs de rachat très incitatifs du biométhane ». Reste donc à la France à affirmer la volonté politique suffisante pour conforter cette évolution.Alexandra Delmolino 
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