Quelques chiffres suffisent pour mesurer l'ampleur du chantier mené par Voies navigables de France sur le canal du Midi pour combattre le chancre coloré qui tue les platanes, symbole historique de l'ouvrage classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Depuis 2006, ce sont 8,8 km de berges qui ont été restaurés et 17 370 platanes qui ont été abattus. Le programme de replantation, le plus vaste d'Europe, est estimé à 220 millions d'euros sur 20 ans.Le chêne chevelu remplace le plataneLe choix des essences a fait l'objet de longs débats pour répondre à la fois aux exigences des Monuments historiques de France mais aussi aux contraintes techniques et paysagères. C'est ainsi que le chêne chevelu a été élu comme essence jalon et nouvelle identité du canal à la place du platane. Et des essences intercalaires favoriseront la biodiversité et limiteront les risques sanitaires comme le peuplier blanc, l'érable plane, le tilleul à grandes feuilles, le microcoulier et le pin parasol. Pour anticiper la destruction d'habitat qui accompagne l'abattage des arbres malades, des nichoirs sur pied sont installés plusieurs années avant. Ce sont près de 500 nichoirs qui ont été implantés depuis 2006.Mobiliser les acteurs locauxReste à trouver le financement de ce gigantesque chantier, sachant que le coût moyen du remplacement d'un arbre est de 3000 euros. Alors que l’État avait annoncé en 2011 qu'il ne prendrait en charge que 30 % du chantier, VNF a cherché à mobiliser les acteurs locaux, citoyens et entreprises. Les premiers sont invités à participer à des événements festifs et les secondes à rejoindre le club des mécènes du canal du Midi créé en 2013. En 2016, la collecte de dons a progressé de 8 % auprès des entreprises mécènes et de 12 % auprès des particuliers. De 2006 à 2016, près de 40 millions ont été finalement mobilisés : 88 % par VNF, 3,75 % par les collectivités, 6,75 % par les entreprises mécènes et 1,5 % par le grand public. DB