On connaissait l'Association nationale des élus du littoral (Anel) et celle des élus de la montagne (Anem). Il faudra désormais compter, dans un tout autre secteur mais sur le même principe d'ancrage topographique ou géographique, sur une nouvelle venue, l'Association nationale des élus des bassins (Aneb), qui a tenu son assemblée générale constitutive le 28 mars, à Paris. Fruit de trois années de préparation, sa création se fait sous l'aile protectrice d'une association bien plus installée, l'Association française des établissements publics territoriaux de bassin (AFEPTB), créée il y a vingt ans par "des élus des fleuves et rivières". Vouée à être dissoute, a priori d'ici la fin 2018, l'Aneb la remplacera, reprendra ses missions, notamment d'appui technique auprès des EPTB mais aussi de dialogue, de promotion et d'animation des instances qu'elle porte (pôle-relais zones humides).Un enjeu politique et stratégiqueLa vocation de l'Aneb est en effet plus large : porter une nouvelle dynamique visant à fédérer et co-construire l'avenir des bassins versants. Toutes les communes ayant ou partageant un bassin versant, au sens hydrographique du terme qui est celui retenu par la directive cadre européenne sur l’eau (DCE), le potentiel de collectivités amenées à rallier la démarche est large. "Nous commençons avec une quarantaine d’adhérents - des présidents d'EPTB, d'établissements publics d'aménagement et de gestion de l'eau (Epage), de syndicats de bassin versant, des élus de grandes agglomérations et parlementaires - mais comptons bien nous faire connaître dans les mois qui viennent et séduire un maximum d'élus intéressés par cet enjeu de la gestion de l'eau, éminemment politique et stratégique pour nos territoires", vise son président Bernard Lenglet, par ailleurs à la tête de l'EPTB Somme (syndicat mixte Ameva).Une charte d'engagementL'adhésion de base coûte 20 euros. Les élus intéressés devront signer une charte d'engagement qui comprend trois axes, dont la défense du principe de cohérence et de solidarité dans le domaine de la gestion de l'eau à l’échelle de bassins ou groupements de bassins hydrographiques. Le partage des connaissances est aussi au centre : "Les lois Notr et Maptam précisent, renforcent les compétences des EPCI. Des élus n'ayant pas forcément bonne connaissance de l'enjeu de la gestion de l'eau par bassin versant sont demandeurs d'une expertise, que d'autres possèdent", détaille Bernard Lenglet.Fin avril, l'association déterminera son comité directeur. A noter : elle bénéficie de l'appui de l'Association des maires de France et présidents d'intercommunalité (AMF), déjà partie prenante dans l'"Initiative partenariale d'associations nationales de collectivités territoriales pour une gestion équilibrée, durable et intégrée de l'eau par bassin versant" (Ipanct), lancée en octobre dernier. Ce partenariat était déjà justifié par les modifications apportées par les lois liées à la réforme territoriale dans la répartition des compétences dans les domaines de l'eau, des milieux aquatiques et de la prévention des risques en la matière, dont la nouvelle compétence obligatoire Gemapi.A noter enfin, un site internet bassinversant.org est lancé dans une version temporaire, l'idée étant d'y recueillir des initiatives et outils.MB