C'est un dossier ouvert il y a près de 10 ans qui voit aujourd'hui son aboutissement avec la mise en service de la régie Eau Coeur d'Essonne. A l'époque la communauté d'agglomération du Val d'Orge (CAVO) qui rassemblait 10 communes du sud de l'Essonne cherchait à y voir plus clair sur la gestion de l'eau potable. « Il y avait 10 communes et 10 contrats dont 9 avec Suez et un avec Veolia. Les élus ont donc souhaité faire coïncider toutes les échéances pour repartir sur un seul contrat et un seul prix de l'eau », rappelle Gilles Pujol, directeur de la régie. La deadline est alors fixée au 1er mai 2017. Les élus ont ensuite lancé plusieurs études pour harmoniser les fins de contrat et préparer la suite. « Dans un premier temps, le personnel technique et le bureau d'études Espelia ont formé les élus à la thématique afin qu'ils aient tous les éléments pour se poser les bonnes questions et faire les bons choix », poursuit le directeur. Le travail est alors ralenti par les réformes territoriales avec les lois Mapam et Notre et les enjeux de fusion avec les collectivités voisines.Une consultation publique pour trancher« Mi-2015, l'étude comparative entre régie et DSP a montré que le prix de l'eau serait identique que l'on mette en place une régie ou une DSP bien gérée avec une durée réduite. Les élus ont donc lancé une consultation publique auprès des habitants », raconte encore Gilles Pujol. Verdict : près de 8000 d'entre eux répondent au questionnaire envoyé en se prononçant à 78 % pour la mise en place de la régie. Un choix entériné à l'unanimité par les élus qui optent pour une régie à personnalité morale et autonomie financière. Le choix a aussi été fait d'externaliser un grand nombre de dossiers. Ainsi un marché pour l'exploitation du réseau d'un million d'euros par an a été remporté par l'ancien délégataire Suez pour un an renouvelable. Prix de l'eau unique et progressifAvec l'entrée en action de la régie c'est aussi un nouveau prix de l'eau unique qui sera mis en place dans les 10 communes avec une tarification progressive. « La facture d'eau va baisser en moyenne de 30 à 35 % », assure Gilles Pujol. La régie aura néanmoins à gérer la problématique de l'habitat collectif, pénalisé par la tarification progressive. Elle est en train de réaliser un travail d'identification des bailleurs.Onze nouvelles communes à intégrerPar ailleurs, dans le cadre des réformes territoriales, la CAVO a fusionné au 1er janvier 2016 avec la communauté de communes de l'Arpajonnais soit 11 communes en plus pour former la communauté d'agglomération Coeur d'Essonne. Un travail va donc s'engager pour envisager leur intégration dans la régie dès la fin de leur contrat de délégation début 2019. La régie travaillera aussi sur la maîtrise des rendements ainsi que sur la diversification de son approvisionnement en eau. En effet, elle achète 8 millions de mètres cubes d'eau par an à l'usine de Morsang-sur-Seine qui appartient au groupe Suez. « Nous allons mettre en place des compteurs pour étudier où se situent les pertes en eau sur le réseau. Nous avons l'objectif d'au moins doubler les investissements sur le territoire », conclut Gilles Pujol.Pauline Rey-Brahmi