Comme chaque année se tenait, début mai à Londres, le forum Swan - pour Smart Water Networks. Cette association internationale s'est créée autour de la thématique des réseaux intelligents. Elle rassemble des entreprises proposant des solutions dans ce secteur comme Suez, Veolia, Schneider Electric, Sensus ou encore Itron. Cependant, 30 % des membres sont des services publics d'eau et d'assainissement, plus des universités, des ONG et des consultants. Le réseau a connu une croissance très importante, passant de 17 membres à sa création en 2011 à une centaine aujourd'hui.Ce forum annuel vise à échanger sur les enjeux et les bonnes pratiques autour des réseaux intelligents, pour mieux les faire connaître. « Cette année, le forum était consacré à la résilience des réseaux d'eau et d'assainissement. Par exemple, comment les villes peuvent utiliser des outils de simulation, de prévision qui permettent d'anticiper l'impact de catastrophes comme les inondations sur les réseaux », détaille Sophie Altmeyer, chargée de mission au pôle de compétitivité Hydreos qui a assisté au forum et propose avec les autres pôles de compétitivité sur l'eau une synthèse payante par thématique à destination des entreprises. Parmi les freins à la diffusion de ces technologies, il reste la question de l'acceptation sociale par les professionnels. « Il faut accepter de changer sa façon de travailler. Par exemple, la relève des compteurs d'eau se fait désormais derrière un ordinateur. De nouveaux métiers apparaissent sur la surveillance des risques », ajoute-t-elle.L'acceptation par les usagers est aussi un point clef. De nouvelles sociétés voient le jour dans le domaine des sciences comportementales comme WaterSmart software ou encore Advizzo. Elles développent des solutions pour inciter les usagers à utiliser ces outils en ligne. « Une collectivité anglo-saxonne a par exemple lancé un jeu pour inciter le consommateur à payer sa facture en ligne », explique Sophie Altmeyer.
Le forum a aussi permis d'aborder la question de la collaboration entre entreprises proposant des solutions complémentaires. Une thématique à développer. En effet, les formats de données ne sont pas universels et chaque fournisseur de solutions propose souvent sa propre plateforme de récupération des données. Ainsi à Taiwan, un travail collaboratif s'est engagé autour d'un projet sur la recherche de fuites et l'optimisation de la pression dans les réseaux avec comme objectif final de partager les données sur une plateforme commune.Pauline Rey-Brahmi