Expert des matériaux et produits préfabriqués en béton, le Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton (Cerib) travaille depuis trois ans à l’élaboration d’une base de données des produits génériques pour enrichir les bases utilisées pour monter les projets. L’assainissement en fait partie.
« Grâce à cette étude collective pilotée avec la Fédération des industries du béton (FIB), nous voulons proposer aux prescripteurs (architectes, bureaux d’études…) une base de données des informations sémantiques des objets en béton pour enrichir leur maquette numérique de propriétés (physiques, provenance des matériaux, aspect, exploitation…) provenant des industriels », présente Rémi Lannoy, responsable du département construction numérique et BIM à la direction produits et marchés du Cerib. « Le BIM a démarré par le volet maquette 3D des projets qui constitue en quelque sorte le réceptacle du projet. Mais la seconde couche liée aux informations sémantiques intégrée dans la maquette demeure lacunaire. Il faut donc améliorer le référencement des objets BIM pour faire des maquettes de vrais avatars numériques utiles pour la conception et l’exploitation. »
La base de données du Cerib a pour vocation de lister les produits standards de l’industrie du béton. En trois ans, le centre a réussi à en numériser un grand nombre, représentant environ 60 % du chiffre d’affaires de ce secteur industriel. En matière d’assainissement, plusieurs familles de produits préfabriqués ont été intégrées : les regards, les canalisations en béton pour les eaux usées et pluviales, les chambres de tirage, des bordures de caniveau et des cadres hydrauliques. La base sera bientôt enrichie de nouveaux produits en voirie (fossés trapézoïdaux, descentes d’eau) et bassins de rétention. « Nous rentrons des informations comme le diamètre intérieur et extérieur des tuyaux, le coefficient de ruissellement, la classe des bétons, des éléments de mise en œuvre. Et nous expérimentons actuellement des dispositifs de traçage de ces produits sur le principe du QRCode ou de la puce RFID afin de suivre les produits au niveau de la logistique, du stockage, sur les chantiers et même pour faciliter à terme l’exploitation », poursuit Rémi Lannoy.
Des objets BIM rendus intelligents auront un intérêt certain pour les exploitants de réseaux d’assainissement et amélioreront aussi leur gestion patrimoniale. En interface avec les systèmes d’information géographique (SIG), ils permettront d’harmoniser toutes les informations des réseaux, à l’échelle d’une collectivité mais également régionales et nationale. Et plus globalement, ces données sémantiques pourront être intégrés dans les cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) des maîtres d’ouvrage et dans les dossiers de consultation des entreprises (DCE). « Demain, les cahiers des charges seront des outils entièrement numériques. Les entreprises commencent déjà à répondre aux appels d’offres en BIM. D’où l’importance de transformer dès aujourd’hui les objets en leur double numérique pour favoriser cette évolution », conclut l’expert du Cerib.
Cet article est la première partie du dossier "Le numérique dope l’innovation". - Relire l’introduction publiée le lundi 1er juillet A venir : - la seconde partie "Altereo mise sur l’intelligence artificielle", publiée le mercredi 3 juillet - la troisième partie "Stereau entame sa révolution BIM", publiée le jeudi 4 juillet