La capitale lance son propre régime d’aide agricole. Objectif, inciter les agriculteurs à utiliser moins de pesticides et d’engrais pour améliorer la qualité de l’eau du robinet.
C’est une première en France. La Ville de Paris va aider les agriculteurs qui exploitent des terres situées dans ses zones de captage d’eau. Eau de Paris vient en effet de créer son propre régime d’aide, conçu avec et pour les agriculteurs et validé par la Commission européenne.
Des contrats exigeants
Ce régime d’aide a été construit en lien avec plusieurs partenaires techniques (agence de l’eau Seine-Normandie, experts agricoles, Inra, etc.) et les agriculteurs eux-mêmes, dans une logique de « paiement pour services environnementaux », logique retenue dans le cadre des Assises de l’eau. Le régime prévoit de conclure avec les agriculteurs des contrats de six à sept ans. Ces derniers pourront recevoir des financements s’ils s’engagent par exemple à se convertir au bio ou encore à limiter l’usage des pesticides. Une partie de la rémunération est toutefois conditionnée à l’atteinte d’un objectif chiffré de concentration en nitrates dans l’eau souterraine.
Environ 200 exploitations devraient pouvoir bénéficier de ce système sur quatre aires d’alimentation de captages d’Eau de Paris, pour un budget estimé au total à 47 millions d’euros sur une dizaine d’années. Il sera financé à 80 % par l’agence de l’eau Seine-Normandie, qui consacre un budget dans le cadre du Plan national pour la biodiversité pour la mise en place de « paiements pour services environnementaux » afin de rémunérer des pratiques agricoles qui protègent l’eau et la biodiversité. Eau de Paris contribuera à hauteur de 20 %, soit 10 millions d’euros sur les prochaines années.