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EAU

Covid-19 : la Ville de Paris suspend l’usage de son réseau d’eau non potable

PUBLIÉ LE 21 AVRIL 2020
AGNÈS BRETON
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Covid-19 : la Ville de Paris suspend l’usage de son réseau d’eau non potable
Dimanche 19 avril, la Ville de Paris a décidé en application du principe de précaution de suspendre immédiatement tous les usages de son réseau d’eau non potable pour l’espace public.
 
C’est la détection de traces du génome du virus Sars-Cov2, à l’origine du Covid-19, sur quatre prélèvements sur vingt-sept réalisés qui a conduit la maire de Paris, Anne Hidalgo, à décider de l’arrêt immédiat de l’usage du réseau non potable de la ville. L’élue a également décidé de la saisine de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, déjà rendu, et la poursuite de la réalisation régulière de tests pour suivre l’évolution de la situation. « Il n’existe aucun lien avec l’eau potable », martèle Célia Blauel, adjointe à la maire chargée de la transition écologique, du climat, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement. « Les deux réseaux sont totalement indépendants et la production d’eau potable met en œuvre des procédés multibarrières (ozone, UV et chlore), arrêtant complètement le virus », précise l’élue, par ailleurs présidente d’Eau de Paris, l’opérateur public chargé de la production et de la distribution de l’eau l’eau dans la capitale.
 
Particularité parisienne, le réseau d’eau non potable, long de 1 800 km, est alimenté par de l’eau brute pompée dans la Seine et le canal de l’Ourcq, laquelle ne subit comme traitement qu’un simple dégrillage assurant sa bonne circulation dans le réseau. Ce réseau, héritage du XIXe siècle, est utilisé pour le nettoyage de la voirie, l’arrosage de certains parcs et jardins (actuellement fermés au public) et pour l’alimentation de fontaines.
 
L’eau potable à la rescousse
 
Afin de maintenir les opérations de nettoiement de voirie, la Ville de Paris va utiliser l’eau potable. En effet, l’ARS dans son avis provisoire a suspendu l’usage de l’eau non potable pour toutes interventions à la lance, en raison de l’aérosolisation (formation de fines gouttelettes d’eau) liée à cet usage. Pour répondre à cette exigence, les services chargés de ces opérations vont devoir procéder à l’installation progressive de kits de raccordement des engins de voirie sur les bornes à incendie, qui vont peu à peu se substituer aux 150 bouches de remplissage réparties dans la capitale. Chaque jour, 500 m3 d’eau non potable sont d’ordinaire utilisés à Paris pour la voirie.
 
La détection du virus a été réalisée par le laboratoire d’Eau de Paris, au sein duquel une cellule de recherche et développement d’une dizaine de personnes est spécialisée dans l’identification des paramètres émergents, en particulier les virus. « Ce n’est pas une surprise pour les scientifiques de trouver des virus dans les eaux de rivière », pointe Célia Blauel. « Cela fait dix ans que nous travaillons sur les virus dans l’eau, complète Laurent Moulin, microbiologiste, responsable de l’équipe de recherche au sein du laboratoire d’Eau de Paris. Cette crise est une occasion d’appliquer nos recherches. Depuis que l’épidémie s’est déclarée en Chine, en janvier, nous avons pu mettre au point une technique basée sur l’amplification du génome pour détecter la présence du virus dans les eaux. »

Le traitement des eaux usées en question
 
Les chercheurs du laboratoire parisien ont donc mesuré dans quatre points de prélèvements sur les vingt-sept effectués 1 000 unités de génome viral du Sars-Cov2 par litre d’eau, « de faibles traces », qualifie Laurent Moulin. La présence de ces virus est liée aux rejets des stations d’épuration situées en amont de Paris. « Malgré les traitements subis par les eaux usées, des virus subsistent en sortie de station », indique Célia Blauel. Ainsi, ce sont un million d’unités qui sont détectées en entrée de stations d’épuration et entre 10 000 et 20 000 qui le sont en sortie.
 
À la sortie de la crise, « un débat est possiblement à venir sur la question du traitement des eaux usées, indique Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, notamment dans la perspective de la préparation de la Seine pour les Jeux olympiques. » « La norme de traitement doit être poussée, renchérit Célia Blauel. Nous attendons l’avis définitif du Haut Conseil de santé publique sur les eaux usées en général, qui devrait avoir des répercussions à l’échelle nationale. » Il conditionnera aussi la remise en service du réseau d’eau non potable parisien.
 
© Ville de Paris
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