Les industriels du transport de l’eau et de l’assainissement membres de l’ITEA ont rappelé aux professionnels, élus et collectivités, ce jeudi 14 mai, le besoin qu’ils ont de l’engagement de tous les acteurs pour sauvegarder leur outil de production.
« La crise actuelle menace notre industrie et nos savoir-faire, sauvons-les ! » C’est le cri d’alarme que poussent les adhérents de l’ITEA, l’Association professionnelle des industriels du transport de l’eau et de l’assainissement en France. L’ITEA regroupe quinze industriels français* spécialisés dans les systèmes de transport d’eau, et représente 3 000 emplois directs et 9 000 indirects. « Notre outil de production national est un actif stratégique et un patrimoine collectif dont la valeur est estimée à plus de 300 milliards d’euros », revendique l’ITEA. « Nous demandons solennellement d’être reconnus comme opérateurs d’intérêts vitaux, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, en Italie, en Espagne ou au Royaume-Uni, afin de préserver notre capacité à répondre aux besoins d’une filière stratégique : celle de la fourniture d’eau potable et du traitement des eaux usées », plaide-t-elle.
« La crise qui frappe le secteur des travaux publics et des infrastructures est d’une ampleur considérable, avec un recul de 89 % d’activité (données Insee fin mars 2020), chiffre corroboré par nos entreprises adhérentes », indique l’association, adhérente à l’UIE (Union des industries et entreprises de l’eau), elle-même membre de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). « La solidarité dont notre secteur a besoin, c’est rendre les financements vertueux pour qu’ils profitent aux entreprises qui fabriquent en France », ajoute-t-elle.
Trois propositions aux acheteurs publics
Pour la survie des entreprises adhérentes, l’ITEA en appelle aux maîtres d’ouvrage : « Des dispositions existent déjà dans le Code de la commande publique, appliquons-les ! » Aussi, l’association fait trois propositions en direction des acheteurs publics.
Elle leur demande en premier lieu « que soient intégrés dans les appels d’offres des critères de restrictions d’origine et de réciprocité permettant de financer uniquement les projets avec des critères de préférence européenne, comme le permet déjà le Code de la commande publique ».
Ensuite, elle propose que « soit exigée une part prédominante de produits européens et français dans les réponses aux appels d’offres comme préalable à l’obtention d’aides et subventions type BPI, Banque des territoires, agences de l’eau, Départements, Régions... ».
Enfin, elle souhaite que « les aides à l’export soient accordées en priorité aux industriels français pour les projets financés par l’AFD (Agence française de développement) et [que soit] mis en œuvre des achats prioritaires d’origine française pour ces mêmes projets ».
« Sur le plus long terme, les maîtres d’ouvrage participeront ainsi au maintien en France des compétences nécessaires à la pérennité et à l’indépendance du secteur de l’eau. Notre survie en tant que filière stratégique exige la mise en place d’une solidarité de tous les acteurs de la filière », conclut l’association.
* AVK, Bayard, Consolis Bonna Sabla, Fonderies Dechaumont, Dyka, EJ, Elydan, Huot, PipeLife, PAM Saint-Gobain, Sainte-Lizaigne, Soval, Stradal, Wavin.