Les conclusions de l’étude publiée le 02 juin dans la revue Nature, ne sont pas rassurantes pour la biodiversité marine. Selon les données de cette analyse menée par l’équipe internationale du GLEON (Global Lake Ecological Observatory Network) à laquelle a participé l’Inrae, les niveaux d’oxygène de ces lacs auraient diminué de 5,5% dans les eaux de surface et de 18,6% dans les eaux profondes depuis 1980. Cette baisse d’oxygène dissous dans les lacs aurait des effets néfastes sur les écosystèmes « et altère les cycles biogéochimiques notamment en augmentant des émissions potentielles de nutriments dans l’eau et de gaz à effet de serre comme le méthane vers l’atmosphère ».
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Le moteur de cette perte
Le réchauffement climatique expliquerait cette baisse du niveau d’oxygénation des lacs. L’augmentation globale des températures diminue la solubilité de l’oxygène dans l’eau. « Depuis les années 1980, avec l’augmentation des températures de l’atmosphère, la température globale des eaux de surface des lacs a augmenté de 0,38 °C par décennie et la concentration en oxygène a diminué de 0,11 mg/l par décennie », peut-on lire dans l’étude.
La température est restée stable pour les eaux profondes. Toutefois, l’augmentation de la température des eaux de surface « a augmenté la différence de densité avec les eaux profondes, rendant plus difficile le mélange des eaux des différentes strates des lacs et donc le renouvellement de l’oxygène des eaux profondes », précisent les chercheurs.
Quelles conséquences ?
La diminution des concentrations d’oxygène dans les couches profondes des lacs, affecte en premier lieu les écosystèmes en particulier la vie d’organismes marins comme les poissons qui dépendent des niveaux d’oxygène dans les eaux. Cette baisse impacte aussi les sédiments situés au fond des lacs. « Avec la baisse de la concentration en oxygène, ces sédiments réémettent de la pollution métallique et des nutriments, comme le phosphore, qui font baisser la qualité chimique des eaux et favorisent les phénomènes d’eutrophisation ».
Par ailleurs, cet amoindrissement d’oxygène favoriserait le développement de microorganismes qui évoluent « plus facilement dans des milieux sans oxygène, comme certaines bactéries qui produisent du méthane », ajoutent-ils.