Les zones de captage doivent être protégées en amont des pollutions. Crédit : Observatoire de l'eau Martinique.
En attendant les conclusions du chantier Eau de la Planification écologique et dans le prolongement de la prise de parole FNCCR, les membres du réseau France Eau Publique plaident pour la protection de la ressource en amont des pollutions et la mise en place du principe pollueur-payeur afin de répondre aux différentes pollutions affectant les eaux brutes.
Pour Christophe Lime, président du réseau France Eau Publique, « la seule réponse véritablement durable pour permettre à chacun de disposer d’une eau potable accessible est d’éviter de polluer la ressource elle-même ». Les opérateurs publics membres de FEP privilégient l’accompagnement de la transition agricole et écologique sur leurs aires d’alimentation de captage pour préserver la qualité de l’eau. Les traitements de dépollution des eaux, toujours plus énergivores et consommateurs de ressources, ont des coûts économiques, énergétiques et environnementaux significatifs. Ces coûts peuvent être limités voire évités en déployant des actions de prévention. Ainsi que le souligne Dan Lert, président d’Eau de Paris : « Nous ne souhaitons pas lancer une course technologique qui vit de la dégradation de la qualité des eaux brutes ». Les membres de FEP appellent donc à une généralisation des programmes en faveur de la protection de la ressource et à un financement suffisant par les agences de l’eau et par d’autres structures de la transition agroécologique, en particulier la PAC dont la déclinaison française n’a pas opéré à l’heure actuelle le rééquilibrage souhaité vers la préservation des ressources naturelles.
Mettre à contribution les pollueurs Le principe pollueur-payeur doit être appliqué à tous, en particulier dans le domaine agricole, où la présence dans l’eau de pesticides et leurs métabolites, oblige les opérateurs d’eau à renforcer les traitements de potabilisation. A l’inverse, les services rendus par les systèmes agricoles qui protègent les ressources naturelles doivent pouvoir être reconnus et valorisés. La redevance pollutions diffuses cible les produits phytosanitaires qui nuisent à la qualité de l’eau: elle doit être augmentée et élargie aux autres polluants pour inciter à réduire leur utilisation ou au moins leur rejet dans les milieux aquatiques, mais aussi pour financer la dépollution des eaux.
Echange et partenariat entre les différentes parties prenantes Il ne peut y avoir de véritable politique pérenne de protection de la ressource sans la recherche d’un juste compromis entre prévention et traitement. Le suivi de la qualité sanitaire des eaux brutes et de l’eau produite et l’optimisation des procédés industriels doit être pilotée par la recherche de l’intérêt général. Les membres du réseau FEP appellent à un renforcement du partage de connaissances entre acteurs publics, acteurs de la recherche et ensemble des parties prenantes, et de coconstruction d’actions de recherche et d’innovation adaptées aux réels besoins des territoires.