A l’issue d’un Comité d’anticipation de suivi hydrographique (CASH) qui a eu lieu le 17 mai, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a présenté un plan sécheresse avant de détailler la situation au 15 mai et d’appeler à la vigilance pour les prochains mois.
Après un premier comité organisé dès le mois de février, le deuxième Comité d’anticipation de suivi hydrographique a eu lieu ce matin, 17 mai. En effet, plusieurs régions présentent un stress hydrique et un état de remplissage des nappes phréatiques qui s’annonce d’ores et déjà insuffisant pour passer l’été. « Il y a un mois 75% des nappes étaient à un niveau en dessous des normales de saison pour 68 % aujourd’hui. L’année dernière, nous étions à 58%. » Si la situation s’est un peu améliorée, elle ne permettra pas de faire face à une sécheresse estivale comme celle de l’année dernière. Ainsi, le Sud-Est, le couloir rhodanien et le bassin parisien présentent déjà un niveau aggravé par rapport au relevé précédent. Les pluies insuffisantes et trop tardives n’ont pas permis de renverser la tendance déjà marquée en février lors du précédent comité. Depuis 2021, « ce guide sècheresse permet d’avoir un socle commun et une harmonisation des différentes mesures. Ces dernières peuvent ensuite être adaptées par les préfets en fonction de la situation locale », rappelle Christophe Béchu.
Des projets à court et à moyen termes Les données récoltées auprès de Météo-France, la direction Eau du ministère du BRGM, de l’Office français de la biodiversité projettent donc des tendances qui à défaut d’être réjouissantes sont anticipées. Ainsi Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’Ecologie, a précisé les mesures à court et à moyen terme qui ont déjà été prises : « 340 opérations ont été menées depuis l’été dernier et 70 millions de travaux engagés avec entre autres exemples l’interconnexion Creuse/Allier pour sécuriser l’accès à l’eau potable de 12.000 habitants ou encore des projets de Reut par le biais d’un partenariat signé entre le Cerema, l’Anel et le ministère. Une centaine de collectivités littorales pourront bénéficier d’un accompagnement et de financement pour des études de projets. »
Des arrêtés de restriction mis en place en moins de cinq jours Christophe Béchu a également annoncé des délais de mise en place des arrêtés de restriction inférieurs à cinq jours afin d’avoir un niveau de réactivité à la hauteur des enjeux. Ces annonces obéissent aussi aux observations du rapport interministériel de mars 2023 dans lequel plusieurs points en termes d’alerte, de communication et de sécurisation de la ressource avaient été mentionnés. La Cour des Comptes avait aussi rendu son rapport en pointant une organisation de la politique de l’eau complexe et peu lisible. Bérangère Couillard prévient que ces mesures entrent pleinement dans le cadre du Plan eau et que chaque secteur et chaque territoire est engagé dans la baisse des prélèvements fixés à -10% à l’horizon 2030.