Le comité de bassin Rhin-Meuse réunit le 24 novembre. Crédit : N. Leblanc/AERM.
Le comité de bassin a validé le 24 novembre son nouveau plan d’adaptation et d’atténuation au changement climatique (PAACC) dans le domaine de l’eau. Ce plan d’actions concret est structuré autour de 10 objectifs pour une gestion durable de la ressource. Il dresse également la trajectoire de sobriété en eau qui sera à décliner à l’échelle de chaque sous-bassin versant afin d’atteindre un objectif global de réduction de 10% des prélèvements à horizon 2030 par rapport à ce qu’ils étaient en 2019.
Le changement climatique et ses impacts sur la ressource en eau et les milieux aquatiques sont déjà quantifiables sur le bassin Rhin-Meuse : demande évaporatoire supplémentaire de près de 20% sur la période 2000-2022 par rapport à la période de référence 1960-1990, stress hydrique accru de 50% et diminution de la quantité d’eau disponible pour les eaux superficielles et souterraines (-15% soit 2 milliards de m3 par an). Ce constat est valable pour tout le bassin Rhin-Meuse, mais il est particulièrement marqué dans le sud du massif vosgien, dont les débits estivaux des cours d’eau ont baissé de 30 à 40%, voire plus dans certains secteurs, malgré la très forte pluviométrie observée sur les sommets (jusqu’à 1 800 mm).
Aménagement du territoire Selon la volonté du comité de bassin, l’adoption du plan doit permettre de mettre en œuvre un aménagement du territoire, un modèle de société permettant de réduire la pollution et la dépendance à l’eau en promouvant les solutions fondées sur la nature et la sobriété et en s’appuyant sur la concertation et la solidarité entre villes et campagnes. La trajectoire de sobriété établie pour le bassin Rhin-Meuse s’appuie sur l’analyse des tendances d’évolution des prélèvements issues des données de redevances de l’agence de l’eau, sur l’évolution des facteurs susceptibles d’influencer les prélèvements ainsi que sur les actions envisagées pour les limiter.
168 millions de mètres cubes annuels économisés Afin de réduire de 10% les prélèvements à horizon 2030, les taux par usage ont été fixés ainsi : - Canaux de navigation : -11% - Eau potable : -11% - Industrie : -10% - Energie : -10% à l’échelle du parc nucléaire français - Agriculture : conserver une stabilité globale des prélèvements, avec des baisses à prévoir dans les territoires en tension, tout en tenant compte des droits d’eau dont bénéficient certains agriculteurs alsaciens. Soit une économie totale de 168 millions de mètres cubes annuels à horizon 2030 (hors énergie).