Pilote
Le principe est celui de l'hypocauste, déjà utilisé par les Romains pour leurs thermes. Adapté au XXIe siècle, cela donne un réseau souterrain d'accumulation d'énergie régule le climat intérieur sans combustibles fossiles. Transposé à une serre de 2 300 m2, il évite de tantôt la chauffer, tantôt l'ouvrir, en fonction de l'ensoleillement.
« Grâce à huit ventilateurs, dont la consommation électrique est faible au regard du rendement calorifique obtenu, nous allons chercher l'air chaud au faîte du toit, explique Jean-Philippe Martinet, responsable de Fleurs Gonthier. Il est envoyé, puis stocké par gravité, dans un réseau de tubes souterrains. Le sol, qui bénéficie d'une forte inertie thermique, restitue cette chaleur aux plantes, pendant la nuit ou les jours sombres. Ainsi, la serre s'autorégule. »
Conçue en 2009 avec l'aide de Polytech'Annecy-Chambéry, cette serre fait l'objet d'une double étude expérimentale jusqu'en 2011. L'institut de recherche Rhône-Alpes Techniques horticoles ( Ratho) étudie les réactions des plantes locales. L'hypothèse formulée - déjà validée par les retours de plusieurs clients - est qu'elles sont plus robustes, ce qui pourrait réduire jusqu'aux contraintes de protection biologique intégrée. L'Institut national de l'énergie solaire ( Ines), quant à lui, modélise ce système pour le transposer à d'autres régions, voire à d'autres types de bâtiments. En horticulture, l'investissement, de 4 euros le mètre carré, est amorti en six ou sept ans.