Des chercheurs du Centre for Climate Change Economics and Policy (ndlr. centre de recherche sur le changement climatique) de l’université de Leeds en Angleterre se sont intéressés aux impacts économiques et environnementaux positifs que pourraient engendrer, en Inde, des initiatives menées localement en matière de toiture photovoltaïque, de gestion des déchets et de développement immobilier si, elles étaient adoptées à l’échelle nationale.
D’après l’étude, déployées sur tout le territoire elles contribueraient à réduire les factures d’énergie de 2,5 millions de foyers, à créer près d’1 million de logements additionnels et à générer plus de 100 000 nouveaux emplois. Elles diminueraient également l’empreinte carbone de l’Inde de 16 mégatonnes, soit l’équivalent des émissions de CO2 de la Croatie ou du Kenya.
Un objectif de 100 GW d’énergie solaire
D’ici à 2040, la consommation d’électricité en Inde pourrait tripler. La part du charbon dans le mix énergétique pourrait également diminuer de 75% à 55% et la demande croissante en énergie, entraîner des hausses des émissions de gaz à effet de serre. Pour faire face, le gouvernement indien a notamment mis en place le projet solaire « Jewaharlal Nehru » avec l’ambition d’atteindre 100 GW de capacité d’énergie solaire d’ici 2022 dont 40 GW obtenue grâce à des panneaux photovoltaïques installés en toiture.
Une politique de collecte des déchets
En Inde, environ 90% des déchets ménagers résiduels sont jetés dans les espaces publics. En 2000, le gouvernement a décidé de faire de la gestion des déchets solides sa priorité en introduisant une réglementation pour une collecte locale. Pourtant, peu de municipalités sont en conformité avec cette loi et seulement 10% des déchets collectés connaissent aujourd’hui un traitement.
Crédit: pxhere
Une initiative mise en place en 2004 à Ahmedabad, ville de près de 6 millions d’habitants située à l’ouest du pays, présente des retombées plus positives. La SEWA (une association de travailleuses indépendantes), soutenue par le pouvoir local, a en effet, signé un contrat avec un quartier de la ville pour collecter et trier les déchets de plus de 45 000 foyers. 70% des déchets ont pu être recyclés grâce à cette initiative.
Construire plus avec moins de carbone
90% des 110 millions de logements requis en Inde d’ici à 2022, le sont dans les zones urbaines. Pour augmenter leur nombre, le gouvernement a lancé le projet BSUP qui n’a toutefois pas satisfait les attentes. Les programmes de construction n’ont pas pris compte certains aspects économiques (localisation, prix abordables ou encore qualité), ce qui a conduit à des taux d’occupation bas (1 logement sur 10 est vacant).
A Kerala (sud-ouest de l’Inde), une organisation communautaire a amélioré le projet BSUP en impliquant les habitants de la ville dans la conception et la construction de leurs logements. Situés à proximité des bureaux, des commerces et autres facilités, les nouvelles habitations prennent même en considération l’empreinte carbone en utilisant moins d’acier et de béton ou encore en misant sur une bonne isolation et un meilleur système de ventilation.