Le 3 avril, le Comité national d’agriculture biologique (Cnab) a reporté à juillet prochain, le vote de l’interdiction du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison.
Alors que la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et le Syndicat réseau entreprises bio agroalimentaires (Synabio), demandent depuis juin 2018 « l’interdiction formelle du chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio hors saison », le Cnab a reporté pour la seconde fois son vote. En attendant, la Fnab et le Synabio demandent un moratoire sur les nouveaux projets de construction de serres chauffées en bio.
Huit fois plus de gaz à effet de serre
« Plus la décision d’interdiction est reportée, plus de nouveaux projets sortent de terre et plus ça sera difficile de revenir en arrière, il faut agir maintenant », alerte le président du Synabio, Jean-Marc Levêque. La Fnab et le Synabio rappellent que le « cahier des charges bio impose le respect des cycles naturels et une utilisation responsable de l’énergie », tout en pointant une étude de FoodGES et de l’Ademe, qui souligne qu’une « tomate produite en France sous serre chauffée est responsable de 4 fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate importée d’Espagne et 8 fois plus qu’une tomate produite en France en saison ».
Selon Sylvie Corpart, agricultrice bio qui représente la Fnab au Cnab, « on ne peut pas calquer un modèle productiviste conventionnel sur une logique biologique qui suppose d’accepter une baisse des rendements et des contraintes de production plus fortes dont la saisonnalité fait partie. Si les nouveaux acteurs se positionnent au mépris de cette logique, ils détruiront ce que nous avons mis 40 ans à construire ».