« Nous voulions faire de ce bâtiment le démonstrateur de nos savoir-faire, en termes de performance énergétique, environnementale, à coût maîtrisé et selon une approche “low tech“ », énonce Thierry Rieser, gérant de la Scop Enertech fondé en 1980 par Olivier Sidler, l’un des créateurs de l’association négaWatt. Pour cela, les choix du bureau d’études, maître d’ouvrage du projet, accompagné par le cabinet d’architecte Traversier et les bureaux d’études Mathieu (pour la structure en béton) et SIB Solutions (pour celle en bois), se sont portés sur une ossature en bois avec isolation en paille sur deux niveaux et demi.
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Sur le carbone, le niveau C2 du label E+C- a été atteint, notamment grâce aux économies sur l’utilisation du béton et une inertie par briques de terre crue. LowCal a également été labellisé BBCA niveau excellence et Bepos + Effinergie 2017. « En 2015, le label E+C- n’existait pas encore. Nous avons donc conçu notre bâtiment avec nos propres repères sur l’énergie et l’ACV bâtiment. Ce sont les calculs effectués a posteriori et vérifiés par Certivéa qui nous ont placés au niveau maximum E4C2. Cependant, il se peut qu’à l’heure actuelle, nous ne rentrions plus dans les clous du niveau C2, notamment à cause de matériaux qui font l’objet de données environnementales par défaut extrêmement pénalisantes », observe Thierry Rieser.
Enertech fait également partie des bureaux d’études désignés par l’Ademe pour accompagner son programme Obec en Bourgogne Franche-Comté avec le bureau d’études Cycléco. « Depuis presque un an, on ne voit plus rentrer un seul bâtiment au niveau C2 dans l’observatoire. Plus la base Inies est complète et plus elle devient exigeante, avec des valeurs par défaut qui impactent les niveaux de performance des projets sur le carbone », juge-t-il encore.
Un autre problème émerge des retours d’expérience sur l’Obec : le manque de représentativité de l’obtention du niveau carbone selon la typologie du bâtiment. « Il y a un biais dans le choix de fixer un objectif au mètre carré indépendamment de la taille de l’opération qui permet à des bâtiments en R+10 tout en béton d’être classés C2 alors qu’un petit collectif tout en bio-sourcé ne dépasse pas le C1. Il faudrait donc introduire une modulation de la valeur de l’objectif d’impact en fonction du nombre d’étages », estime le gérant d’Enertech. Enfin, les outils de méthodologie ACV utilisés pour estimer l’impact carbone d’un bâtiment sont, selon Thierry Riesler, « des outils de validation de projet plutôt que des outils d’aide à la conception ». Pour autant, « L’expérimentation a permis de réfléchir de manière ouverte et concertée aux évolutions réglementaires. Reste à voir quels arbitrages seront rendus, notamment sur les coefficients d’énergie primaire intégrés à la RE 2020 ».