L’équivalent de la consommation de 800 foyers : c’est ce que va injecter dans le réseau de gaz naturel qu’exploite GRDF la station d’épuration des eaux usées des Mureaux, qui reçoit les effluents de 24 communes des Yvelines située sur le territoire de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSO, 410 000 habitants). « Cette unité est une révolution en Ile-de-France », présente Philippe Tautou, le président de GPSO. Exploitée par Suez, l’installation vient d’être modernisée (elle est à pleine charge depuis cet été) et agrandie, pour une enveloppe de 40,5 millions d’euros. GPSO a pris à sa charge 27,2 millions, l’agence de l’eau 10,2 millions, la Région Ile-de-France 1,8 million – elle vient par ailleurs d’adopter un plan méthanisation qui prévoit une augmentation de 67 % du budget attribué à cette énergie en 2020 – et le département des Yvelines 1,3 million. « Les recettes de la vente du biométhane sont estimées à 500 000 euros par an », avance GPSO.
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Une station rénovée et agrandie
Outre la création du digesteur, une structure métallique imaginée par la PME allemande Lipp et exploité par Suez sous le nom de Digelis Simplex, les travaux ont eu pour but d’augmenter la capacité de traitement des eaux usées de 100 000 à 120 500 équivalents-habitants (EH) afin de traiter 4,6 millions de mètres cubes d’eaux usées chaque année. Cette accroissement de capacité contribue à réduire les rejets en Seine par temps pluvieux de 160 000 m3. Grâce à la méthanisation, le volume des boues est réduit de 30 %. Enfin, les travaux ont renforcé l’efficacité énergétique du site pour « récupérer la chaleur des eaux usées et celle des surpresseurs afin de valoriser 400 000 kWh d’énergie par an utilisés pour le chauffage des bâtiments et le méthaniseur », détaille Wilfried Moncan, le responsable d’exploitation de la Step pour Suez.
Outre l’injection du biométhane, la communauté urbaine annonce préparer son plan climat air énergie territorial (PCEAT), qui prévoit la diversification des sources d’énergies renouvelables, avec le développement de la géothermie, de la biomasse, de l’éolien, de la chaleur fatale et du solaire phtovoltaïque et thermique. La collectivité envisage de multiplier par cinq sa production d’énergies renouvelables d’ici à 2030 et par dix d’ici à 2050, pour couvrir à cet horizon 42 % de la consommation d’énergie du territoire.