Selon le dernier baromètre de l’Observatoire de la précarité énergétique, 80% des ménages français déclarent s’inquiéter de leur consommation d’énergie, malgré un léger recul de la précarité énergétique.
 
Le dernier baromètre de l’Observatoire de la précarité énergétique fait état d’une inquiétude croissante des Français quant à la consommation énergétique. Selon le Médiateur national de l’énergie, 14% des Français déclarent avoir souffert du froid pendant au moins 24h durant l’hiver 2019. Pour 41% d’entre eux, cela provient d’une mauvaise isolation thermique du logement, et pour 31% de raisons financières.
 
En 2019, 11,9% des Français ont consacré plus de 8% de leurs revenus à leur facture énergétique et souffrent de précarité énergétique. Une légère baisse par rapport à 2018, qui comptait 12,1% de foyers dans cette situation. Pour les auteurs du rapport, cela s’explique par une augmentation des revenus des ménages et une poursuite de la baisse de la consommation d’énergie par logement, liée à une amélioration de la performance énergétique. Mais ce recul est freiné par la hausse du prix hors taxe de l’énergie.
 
Des difficultés accrues avec la crise sanitaire
 
Même si la précarité énergétique a légèrement reculé, la consommation d’énergie demeure une préoccupation pour 80% des Français, soit le taux le plus élevé depuis la première édition du baromètre. La facture d’énergie représente une part importante dans les dépenses du foyer pour 71% des Français (contre 63% en 2019). Plus de la moitié des ménages adoptent des stratégies de restriction de chauffage visant à limiter les factures – contre un tiers en 2019. Ils sont 18% en 2020 (contre 10% en 2013) à rencontrer des difficultés de paiement de leur facture d’énergie, notamment les 18-34 ans.
 
Ces difficultés pourraient s’aggraver cet hiver, la crise sanitaire contraignant de plus en plus de ménages à passer plus de temps chez eux et donc à augmenter les besoins en chauffage. Un phénomène déjà perceptible pendant le premier confinement au printemps 2020 : « ENEDIS a observé une hausse de l’ordre de 4% vis-vis de la normale pour ses clients particuliers. Cela est dû au renforcement du chauffage et de l’éclairage des ménages confinés, des repas préparés à domicile, à un usage accru au numérique (télétravail, information, distraction) », notent les auteurs du baromètre.
 
Le baromètre rapporte aussi une hausse des distributions des différentes aides : de janvier à la mi-novembre 2020, 135.470 bénéficiaires ont touché MaPrimeRénov’. Le nombre de demandes a aussi beaucoup progressé : 10.000 pendant les premiers mois de l’année, 20.000 en septembre et 30.000 en octobre. Le nombre de ménages ayant reçu un chèque énergie a légèrement baissé (-220.000 bénéficiaires par rapport à 2019). De plus, 637 TWh cumac de certificats d’économie d’énergie « Précarité énergétique » ont été délivrés entre janvier 2016 et septembre 2020, dont 462 TWh cumac depuis début 2018.