Une promesse qui ne sera pas totalement tenue par le gouvernement qui s’était engagé à arrêter progressivement les 4 dernières centrales à charbon qui engendraient 35 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique. Il a annoncé ce vendredi 09 juillet, que les centrales de Gardanne-Meyreuil et du Havre ont été arrêtées et que la centrale de Saint-Avold cessera son activité en mars 2022.
Le gouvernement a prévu un accompagnement individuel des salariés touchés par ces fermetures en favorisant la transition des territoires vers l’après charbon. La construction d’une usine de production d’éoliennes offshore au Havre, opérationnelle à compter de 2022, s’inscrit directement dans cette stratégie en générant 750 emplois.
Ces fermetures auront permis de réduire plus de 90 % des émissions liées au charbon en 2022 par rapport à 2017.
Une centrale à charbon en activité après 2022
Mais la France ne tournera pas totalement la page du charbon. En effet, la centrale de Cordemais située au Pays de la Loire ne fermera pas en 2022. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), avait expliqué dès 2018 dans un bilan prévisionnel que « les unités de production au charbon de Cordemais peuvent être fermées une fois l’EPR de Flamanville en service, mais pas avant » pour éviter de fragiliser le système électrique de la zone Grand Ouest. Cette centrale serait nécessaire à l’approvisionnement de la région au moins jusqu’en 2024 et la mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville en Normandie.
Pour limiter les dégâts, EDF menait un projet de conversion de la centrale vers la biomasse produite à partir de bois déchets. Baptisé « Ecocombust », ce projet soutenu par l’État, a fait l’objet d’essais techniques poussés sur la capacité à produire des granulés issus de bois déchet et de les brûler en chaufferie industrielle. Toutefois, EDF a annoncé l’abandon de ce projet compte tenu de son coût et du retrait de son partenaire. « Ce retrait a en effet remis en cause non seulement l’équilibre financier envisagé mais aussi le calendrier, ne permettant pas une mise en service industrielle avant 2024 au mieux, alors même que l’objectif était de convertir la centrale de Cordemais pour la période 2022-2024 », peut-on lire dans un communiqué.
#charbon Enième promesse d’@emmanuelmacron non tenue et énième erreur stratégique d’@EDFofficiel avec l’abandon du projet de reconversion de sa centrale de Cordemais
— Greenpeace France (@greenpeacefr) July 8, 2021
La France devait fermer toutes ses centrales à charbon, combustible le +émetteur de CO2, d’ici 2022.
Seriously?😤 pic.twitter.com/mECGGWqMVV
Dans l’attente de la mise en service de l’EPR de Flamanville, le gouvernement annonce donc que la centrale de Cordemais pourra être « utilisée ponctuellement durant les pointes de consommation pour quelques dizaines à centaines d’heures par an au maximum ».Son arrêt définitif se fera en fonction des préconisations de RTE, entre 2024 et 2026.