Ce type d'offres permettra de déployer de l’ordre de 750 MW de puissance supplémentaire. Crédits : Pixabay
Un arrêté du ministère de la Transition écologique, publié le 14 juillet, offre aux producteurs d’énergie renouvelable la possibilité de demander aux gestionnaires de réseau d’électricité, principalement Enedis et RTE, une option de raccordement dite « alternative ».
Avec cette offre « alternative », les producteurs d’énergie renouvelables peuvent désormais demander un raccordement aux réseaux publics d’électricité qui se veut moins onéreuse et plus rapide que l’offre dite de référence. Selon le ministère, ce type d’offre peut accélérer le déploiement des énergies renouvelables et pourrait « permettre de déployer de l’ordre de 750 MW de puissance supplémentaire de manière anticipée d’ici à 2030 ».
« Ces mesures s’inscrivent pleinement dans notre politique d’accélération du déploiement des énergies renouvelables en France, qui nous met sur la voie pour atteindre nos objectifs de politique énergétique. Elles permettent en effet de raccourcir et diminuer le coût du raccordement des installations de production d’énergie renouvelable », a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
Toutefois, cette nouvelle possibilité n’offre aucune garantie d’injection continue de toute l’énergie produite. Pour répondre à cette problématique et éviter les freins aux investissements dans les réseaux, l’arrêté fixe des limites d’injection et d’écrêtement.
Les limites en injection de l’offre alternative doivent ainsi respecter le seuil de « puissance minimale non garantie en injection inférieure ou égale à 30 % de la puissance de raccordement demandée». D’autre part, l’énergie écrêtée chaque année ne doit pas dépasser 5 % de la production annuelle de l’installation raccordée.
Deux conditions préalables
Les gestionnaires de réseau d’électricité peuvent proposer ces offres alternatives, à condition de respecter deux critères présentés dans l’arrêté : - Le total de la puissance non garantie en injection doit être « inférieur à 1 % de la capacité globale des énergies renouvelables raccordées à son réseau au jour de l’offre de raccordement » ; - L’énergie maximale écrêtable sur un an « est inférieure à 0,1 % de la production des énergies renouvelables raccordées à son réseau constatée l’année précédente ».
Néanmoins, les deux seuils prévus « ne s’appliquent pas aux gestionnaires de réseaux desservant moins de 100.000 clients ni dans les zones non interconnectées au réseau métropolitain continental », précise l’arrêté.
Le développement des flexibilités
A côté de cet arrêté, le ministère de la Transition écologique a publié une décision prise en application du dispositif réglementaire d’expérimentation instauré par la loi relative à l’énergie et au climat du 08 novembre 2019 portant sur « l’optimisation du dimensionnement des postes de transformation du courant » pour le raccordement des installations de production d’énergies renouvelables au réseau de distribution électrique.
« Cette décision permettra à Enedis de déroger temporairement, à titre d’expérimentation, aux règles de dimensionnement des installations de réseau électrique pour dégager de nouvelles capacités de raccordement sans modification d’infrastructure et accélérer, là encore, les raccordements », peut-on lire dans un communiqué.
Ce gestionnaire a déjà mené des expérimentations concluantes avec des producteurs d’énergie renouvelable qui se sont traduites par des économies pour les producteurs et une accélération des raccordements. Cette expérimentation est « l’illustration du développement des flexibilités qui nous permettront de réduire encore le coût des énergies renouvelables et de construire le système électrique de demain », a conclu Barbara Pompili.