Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Énergie > [Tribune] Rapport du Haut Conseil pour le Climat : le secteur de la construction/rénovation, possible pivot de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre
ÉNERGIE

[Tribune] Rapport du Haut Conseil pour le Climat : le secteur de la construction/rénovation, possible pivot de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre

PUBLIÉ LE 20 SEPTEMBRE 2021
NICOLAS MOULIN
Archiver cet article
[Tribune] Rapport du Haut Conseil pour le Climat : le secteur de la construction/rénovation, possible pivot de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre
Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr. Crédit : Primes Energie
La transition énergétique joue un rôle essentiel dans la durabilité du secteur de la construction. Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr, évoque les résultats du rapport du Haut Conseil pour le Climat et revient sur les mesures à mettre en place pour que la France atteigne ses objectifs environnementaux.

Dans son dernier rapport, le Haut Conseil pour le Climat indique que la baisse des émissions de gaz à effet de serre est légèrement accélérée et est estimée à -1,9 % en 2019. Mieux encore, celles du secteur du bâtiment sont en diminution continue depuis 2015 en France avec une réduction significative de -3,4 % entre 2018 et 2019. Une baisse qui souligne un changement aussi réel que malheureusement insuffisant pour un secteur qui concentre 44 % de l’énergie consommée dans le pays. Quel que soit le secteur, les chiffres de 2020 ne sont pas considérés comme significatifs, contexte de crise sanitaire oblige.

Plus globalement, le Haut Conseil pour le Climat estime qu’en l’état, la France n’a aucune chance d’atteindre son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Et encore moins de respecter le nouvel objectif fixé par la loi européenne sur le Climat adoptée le 28 juin dernier d’une réduction des émissions de 55 % d’ici 2030 pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.

Un objectif, disons-le, parfaitement légitime. Le changement climatique est déjà là, partout dans le monde comme dans nos territoires, spectaculaire lors des multiple records de chaleurs récents et notamment au Canada, des feux gigantesques en Australie, en Amazonie ou en Afrique centrale.

Moins visibles du grand public mais tout aussi prégnants sont les feux zombie en Sibérie comme les stigmates du réchauffement dans nos forêts, notamment celles des Vosges qui grillent en partie sur place. À cet égard, le Rapport du Haut Conseil à l’immense mérite de dire les choses et de distribuer les points avec discernement. Oui, il y a un mieux malgré tout et il faut saluer ce changement, mais ça reste largement insuffisant au regard du défi climatique.

La rénovation, pivot de la transition

Parmi les recommandations du rapport : clarifier les politiques publiques peu lisibles et pérenniser les aides qui contribuent aux changements structurels bas-carbone. Pilier de la transition énergétique du pays, la rénovation énergétique est aujourd’hui indispensable pour atteindre nos objectifs environnementaux et lutter contre la précarité énergétique qui touche près de 7 millions de personnes sur le territoire.

En tant que premier délégataire financeur de la rénovation, nous confirmons constater une progression des travaux engagés par les Français, progression à peine freinée par les confinements.

La simplification des dispositifs que nous appelions de nos vœux n’est pas étrangère à ce résultat, de même pour la contrainte que représente la réforme de l’étiquette énergétique. Pour autant, si les dispositifs restent complexes pour les particuliers dans l’immobilier individuel, le sujet tourne au casse-tête dans le logement collectif dans lequel vit la majorité de Français.

Engager des cercles vertueux

Une marge de progrès immense réside aussi dans le marché des entreprises et des collectivités. Avec certains effets pervers qui poussent déjà des opérateurs immobiliers – ils ne le diront jamais – à réfléchir à l’usage de matériaux de qualité inférieure pour compenser les investissements obligatoires à venir dans le cadre de la RE2020… De façon plus conjoncturelle, la pénurie de matériaux induite par les effets de la crise sanitaire et notamment la reprise en Chine n’aide pas la transition, mais nous pouvons en faire une opportunité en encourageant un recours massif aux matériaux biosourcés qui ont souvent l’immense avantage d’être produits localement.

Cercle vertueux, une production locale évite des émissions de CO 2 liés aux transports des matériaux sachant que le transport est aujourd’hui le 1 er secteur émetteur de CO 2 en France, en stagnation selon le rapport du Haut Conseil.

Former massivement aux métiers de la rénovation

Parlons aussi de ceux qui sont au cœur de cette transition, aussi indispensables à la cause que l’oxygène à nos poumons : les artisans. Ces derniers débordent de commandes, il apparaît fondamental de dynamiser les formations aux métiers du bâtiment et de la rénovation.

Au-delà même des labels RGE, nous avons besoin d’un plus grand nombre de professionnels, une action doit être menée dans les écoles pour valoriser ces métiers d’avenir, un plan global volontariste de reconversion professionnelle pour les Français qui souffrent du chômage pourrait être initié avec des relais auprès des acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle dans nos régions. Les grands acteurs du secteur, notamment les distributeurs de matériaux qui eux aussi ne parviennent pas à recruter, sont déjà prêts à y contribuer !

Ambition et constance, au-delà des échéances politiques

D’une façon générale, la clé du succès résidera dans les montants réellement consacrés à la rénovation, au volontarisme politique sur ces sujets dans la durée quel que soit le résultat de la prochaine grande échéance électorale. Enfin, les Français comme les professionnels demandent de la constance sur les dispositifs existants.

Alors oui, il y a un léger mieux, mais avons-nous l’ambition de croire aux propres objectifs que nous nous fixons et d’agir en conséquence ? Sommes-nous sur une bonne trajectoire ? Ne nous racontons pas d’histoire, il y a loin de la coupe aux lèvres. Nous n’avons pas le droit de nous décourager face à l’ampleur de la tâche et à la menace existentielle devant nous, si proche désormais. Celui qui déplace les montagnes commence certes par déplacer les petites pierres, maintenant il faut jouer en équipe.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Les rencontres : Groupe Everwatt, l'autoconsommation collective en action
Les rencontres : Groupe Everwatt, l'autoconsommation collective en action
Sophie Sébastian, nouvelle directrice ingénierie et construction photovoltaïque chez Volta
Sophie Sébastian, nouvelle directrice ingénierie et construction photovoltaïque chez Volta
Airbus Atlantic lance la construction de sa chaudière biomasse à Nantes
Airbus Atlantic lance la construction de sa chaudière biomasse à Nantes
Dossier/1 | Entre auto et vélo, le « Véli », futur objet roulant bien identifié ?
Dossier/1 | Entre auto et vélo, le « Véli », futur objet roulant bien identifié ?
Tous les articles Énergie
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS