Le premier appel d’offres commercial au monde pour un parc éolien flottant a lieu au sud de la Bretagne. Le partenariat Océole mené par Equinor, développeur mondial de parcs éoliens flottants, compte se saisir de cette opportunité en participant avec neuf candidats à la phase de dialogue concurrentiel de l’appel d’offres portant sur ce projet d’éoliennes flottantes. Ce projet d’une puissance comprise entre 230 et 270 MW, sera l’un des premiers utilisant les éoliennes flottantes en Europe.
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« Pour Green Giraffe, depuis 10 ans, nous avons une connaissance du financement des projets offshore qui n’a pas d’égale sur le marché, c’est ce qui fait notre complémentarité au sein de notre consortium », ajoute Arthur Dussillol, Directeur Financier chez Green Giraffe.
Océole entre ainsi en lice face à neuf candidats présélectionnés par le ministère de la Transition écologique « au regard de leurs capacités techniques et financières » :
- Le consortium formé par CIP et ENI ;
- Eoliennes Flottantes Bretagne Grand Large, société de projet d’EDF Renouvelables et Maple Power (co-entreprise d’Enbridge et CPPIB) ;
- Le consortium formé par les groupes Elicio et BayWa r.e. ;
- Iberdrola ;
- Ocean Winds, co-entreprise dédiée à l’éolien en mer d’ENGIE et d’EDPR ;
- RWE ;
- Le consortium formé par Shell, Valeco (filiale d’EnBW) et Eolien en Mer Participations (filiale de la Caisse des dépôts et consignations) ;
- Le consortium formé par les groupes TotalEnergies, Green Investment Group et Qair ;
- Le consortium formé par les groupes wpd, Vattenfall et BlueFloat Energy.
À l’issue de la phase de dialogue concurrentiel pour définir le cahier des charges, le ministère désignera le lauréat en 2022, pour une mise en service du parc envisagée en 2029.
Démystifier l’éolien offshore flottant
Alors que sur le papier le projet semble bien prendre le vent, la situation peut être différente sur le terrain. En effet, ces projets éoliens « offshore » se heurtent déjà aux contestations des habitants, notamment des pécheurs et des associations qui se sont attaquées aux « 59 dérogations de destruction d’espèces protégées accordées à Iberdrola Ailes Marines » dans le cadre de la réalisation du parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc.
À l’image de l’ambitieux projet de la baie de Saint-Brieuc, l’éolien flottant prévu au large de Belle-Île et Groix, à plus de 15 km des côtes, et à 30 km de Quiberon et à plus de 40 km du port de Keroman à Lorient, peut à son tour prendre l’eau. Mais pas de quoi décourager le partenariat Océole qui se montre prêt à entamer le dialogue avec les habitants inquiets.
« Pour le moment nous avons une approche d’écoute, il est encore trop tôt pour aller à la rencontre de manière directe des personnes qui expriment une inquiétude justifiée, parce que le projet n’est pas encore très cadré. Cela serait plus facile une fois que le travail préliminaire aura été fait et surtout lorsque l’État aura choisi un candidat. Néanmoins, nous sommes à la disposition des interlocuteurs qui souhaitent se renseigner, nous sommes capables de partager nos expériences de manière à apporter de la donnée et nourrir la réflexion », a commenté Delphine Robineau, avant de poursuivre : « Après l’approche d’écoute, nous entamerons une approche collaborative pour intégrer les contraintes des autres parties prenantes à nos contraintes techniques. Et je pense aussi que nous pourrons nous appuyer sur les projets qui seront sortis des eaux, qui donneront un peu plus de concret à l’éolien flottant et posé, et pour être capables de démystifier et de rassurer les citoyens avec ces projets. »
Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé pour l’essor de l’éolien flottant en Bretagne et au large de Marseille. « Aujourd’hui la France donne une vraie visibilité sur la technologie flottante avec trois projets de 250 MW qui seront suivis par trois projets de 500 MW. C’est très important pour des industriels et des développeurs d’avoir cette visibilité qui permettra de structurer la supply-chain, la technologie et de faire des économies d’échelle que nous ne pouvons pas atteindre lorsque nous réalisons des projets de 30 MW ou de 50 MW », a précisé Delphine Robineau.