La production de chaleur représente près de la moitié de la consommation finale d’énergie et 20 % des émissions carbone en France. En récupérant la chaleur issue des unités de valorisation énergétique des déchets (UVE), les réseaux de chaleur se proposent comme une solution durable pour fournir une chaleur verte et décarbonée. Les 833 réseaux continuent de faire leur preuve et ont doublé en dix ans leur production de chaleur issue d’EnR&R pour dépasser un taux de 60 % en 2020, précise l’enquête sur les réseaux de chaleur et de froid réalisée par le SNCU sous la tutelle du Service de la donnée et des études statistiques (SDeS) du ministère de la Transition écologique.
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Néanmoins, ces réseaux ne représentent que 25,4 TWh, dont 15,3 TWh d’EnR&R, de chaleur livrée tandis que la consommation totale est de 671 TWh. Ce qui place la production loin des objectifs fixés dans la loi de la Transition Énergétique et de la Croissance Verte (LTECV). En effet, le gouvernement s’attend à ce que les réseaux livrent près de 39,5 TWh de chaleur à partir d’EnR&R à l’horizon 2030.
Accélérer la décarbonation pour stabiliser les prix
Pour se rapprocher de ces objectifs, le SNCU propose d’abord de soutenir la décarbonation des réseaux existants pour livrer une chaleur « toujours plus vertueuse à un prix stable à leurs abonnés ». Les variations de prix des énergies fossiles notamment du gaz, ont davantage d’impact sur le prix de vente pour les réseaux de chaleur les moins vertueux, avec un taux inférieur à 50 % d’EnR&R.
De ce fait, en 2020, la chaleur livrée par les réseaux les moins vertueux était « en moyenne moins chère que la chaleur livrée par les réseaux à plus de 50 % d’EnR&R étant donné le faible prix du gaz fossile ». En revanche, les réseaux très vertueux qui disposent d’un taux d’EnR&R supérieur à 75 % enregistrent le prix moyen le plus bas (73,4 €HT/MWh).
« Plus un réseau de chaleur est vertueux, plus son prix sera stable. Le prix de vente moyen de chaleur renouvelable par réseaux est resté stable en 2020 par rapport à 2019 », a commenté Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce. Cette stabilité des prix s’expliquerait en partie par l’approvisionnement local en EnR&R.
Densifier les réseaux de chaleur vertueux
Les réseaux de chaleur seraient également compétitifs vis-à-vis de la hausse des prix des énergies fossiles. Selon la SNCU, le réseau de chaleur vertueux, alimenté à plus de 50 % par des EnR&R, reste le mode de chauffage le plus compétitif en coût global : en moyenne le raccordement à ce type de réseaux vertueux coûte 1 200 euros TTC contre 1 400 euros pour un chauffage au bois en copropriété.
Le syndicat vise également à encourager la densification des réseaux vertueux, « c’est-à-dire raccorder des bâtiments situés à proximité d’un réseau livrant une énergie produite à partir d’au moins 50 % d’EnR&R » pour se conformer au raccordement obligatoire.
Enfin, le SNCU entend faciliter la création de nouveaux réseaux dans les villes de plus de 10.000 habitants « dont près de la moitié n’est pas équipée d’un réseau de chaleur ». Pour y parvenir, l’Ademe misera sur la sensibilisation des acteurs locaux autour de ces réseaux de chaleur vertueux.