Salle de production de la membrane GEN-AEM à Orly. Crédit : GEN-HY
La première unité française de production de membranes AEM (Anion Exchange Membrane), dédiée à la production d’hydrogène vert a été inaugurée jeudi 09 décembre à Orly (Val-de-Marne). Cette unité de Gen-Hy pourra produire dès 2022 jusqu’à 480 m² de membranes « GEN-AEM » par an.
C’est une première en France ! Gen-Hy est désormais la seule société française et la troisième en Europe à avoir conçu et développé sa propre membrane Anion Exchange Membrane (AEM), baptisée « GEN-AEM ». L’unité de production, inaugurée ce jeudi 9 décembre à Orly par Sébastien Le Pollès, président de Gen-Hy, permet de fabriquer les premiers systèmes AEM français afin de produire jusqu’à 3 Mégawatts par an. Cette ligne sera suivie d’une ligne industrielle de capacité plus importante fin 2022.
Créée en 2019, Gen-Hy est le fruit d’un programme de recherche entre la Direction Générale de l’Armement (DGA) et Flexfuel Energy Development (FFED), spécialiste de la dépollution moteur et des économies de carburant pour décarboner la production de l’hydrogène. En effet, 95 % de sa production est issue des énergies fossiles (hydrogène gris) et seulement 5 % de la production annuelle d’hydrogène a été générée de façon décarbonée en 2020. Pour contribuer au verdissement de l’hydrogène, la société lauréate de la vague 6 du concours d’innovation i-Nov de l’Ademe, a mis au point une technologie de rupture qui améliore de 20 % les rendements de l’électrolyse.
La technologie innovante développée par cette société participe à la décarbonation de l’industrie et du transport, via l’électrolyse qui « n’émet pas directement de CO2. La seule émission de CO2 dans l’électrolyse provient du contenu carbone de l’énergie électrique employée ». Cette solution est actuellement conçue dans la première unité, installée à Orly, pour un investissement de 2,5 millions d’euros qui devrait créer 12 emplois directs supplémentaires. La phase d’industrialisation est prévue en 2022 avec la construction d’une usine de 15.000 m² sur un site à définir.
Haute pureté d’hydrogène
Gen-Hy retient la solution de l’électrolyse de l’eau qui consiste à dissocier la molécule d’eau pour obtenir de l’hydrogène et de l’oxygène grâce à un courant électrique. Concrètement, dans un électrolyseur, deux chambres distinctes séparent l’hydrogène et l’oxygène produits par les électrodes. Cette séparation permet la circulation des ions. « Dans l’électrolyse alcaline classique, un diaphragme séparateur est placé entre les deux chambres. Il permet le passage du liquide par des microporosités ouvertes et impose d’écarter les chambres du séparateur afin d’éviter que les gaz produits ne traversent avec le liquide d’une chambre à l’autre. Ce phénomène de mélange des gaz, appelé « cross-over », diminue les rendements et la pureté des gaz produits », explique la société.
La membrane GEN-AEM autorise le passage des ions tout en étant étanche aux gaz. Gen-Hy a ainsi désigné ses stacks autour de sa membrane GEN-AEM dans une architecture zero-gap. En plaçant les électrodes au contact de la membrane, la société obtient de hauts rendements de 85 % avec une haute pureté d’hydrogène.