En cours de développement à Etrez (Auvergne-Rhône-Alpes), le projet « HyPSTER » vise à identifier la place du stockage dans la chaîne de valeur de l’hydrogène pour accompagner l’essor de la filière en Europe.
Une nouvelle étape vers la fourniture « flexible et à grande échelle » de l’hydrogène bas-carbone sera franchie avec le projet HyPSTER. Lancé en 2021 à Etrez, le démonstrateur porte sur le stockage souterrain d’hydrogène vert dans l’optique d’ouvrir la voie à la création d’une filière hydrogène vert à l’échelle industrielle. Ce projet entre dorénavant dans une phase de construction de l’unité d’électrolyse pour la production d’hydrogène vert sur site.
Pour produire son hydrogène bas-carbone, le site d’Etrez s’appuiera en particulier sur le photovoltaïque, et l’hydraulique ainsi qu’un électrolyseur de 1 MW. La future installation entend produire près de 400 kg d’hydrogène par jour, soit l’équivalent de la consommation de 16 bus hydrogène. « Cette production permettra de tester le stockage d’hydrogène vert à hauteur de 2 à 3 tonnes dans un premier temps jusqu’à l’utilisation de la capacité totale de la cavité saline identifiée, soit 44 tonnes », précise Storengy dans un communiqué.
Une expérimentation en 2023
Avec la validation des études d’ingénierie, la deuxième phase du projet est enclenchée. En ce début d’année, les porteurs du projet entament la concrétisation de la plateforme de production d’hydrogène en surface et la conversion d’une cavité saline en stockage d’hydrogène. « Sur le plan de la Recherche & Développement, le protocole de test a été défini. Il prévoit 100 cyclages sur 3 mois. Il s’agit de simuler l’injection et le soutirage de l’hydrogène pour gérer, dans le futur, les besoins des consommateurs d’hydrogène décarboné », apprend-on dans un communiqué.
Storengy espère débuter la construction de la plateforme de production d’hydrogène au cours du premier semestre 2022. S’en suivront les travaux sur la cavité saline « destinée jusqu’ici à des projets de R&D pour le stockage souterrain de gaz naturel ». A l’issue de ces travaux, l’expérimentation du stockage de l’hydrogène vert démarrera en 2023.
Plusieurs partenaires engagés dans le projet
13 millions d’euros sont investis dans HyPSTER, dans lequel sont impliqués l’Ineris, Storengy, Armines-École polytechnique, INOVYN, ESK, Element Energy, et Axelera. Plusieurs entreprises partenaires ont également pris part au projet en fournissant le matériel nécessaire à l’étape de construction : un électrolyseur PEM d’une puissance de 1 MW (Elogen) ; un compresseur destiné à la plateforme de production et une platine de chargement (Howden) ; les éléments de complétion (Schlumberger) ; les tubes de transport de l’hydrogène entre la surface et la cavité saline (Vallourec).
Les partenaires ont signé un protocole d’accord avec TechnipFMC pour le développement d’une tête de puits hydrogène. En outre, Schneider Electric apportera son expertise sur des solutions instrumentations, électricités et automatismes « pour une gestion optimale de l’installation via la mise en place d’un partenariat stratégique ».