La part mondiale des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie stagne (8,7 % en 2009 contre 11,7 % en 2019), indique le nouveau rapport de la communauté REN21. Une tendance qui s’explique par l’augmentation de la consommation énergétique et le recours accru aux énergies fossiles.
L’essor des énergies renouvelables est en suspens ! C’est un constat amer que dresse le 17e rapport sur la situation mondiale des énergies renouvelables 2022 (GSR2022) de REN21. D’après cette analyse, la part mondiale des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie est seulement passée de 8,7 % en 2009 à 11,7 % en 2019, et le « système énergétique n’opère pas sa mutation vers les énergies renouvelables ».
Le rendez-vous avec la transition énergétique est manqué et ce, malgré une croissance record des énergies renouvelables. Le secteur de l’électricité affiche une augmentation des capacités de plus 17 % qu’en 2020 (+314.5 GW) et de la production (+7 793 TWh). Concernant la chaleur et le froid, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie est passée de 10,6 % en 2009 à 11,2 % en 2019. Quant au secteur des transports, cette part a augmenté à 3,7 % en 2019 contre 2,4% en 2009.
Néanmoins, cette croissance n’est pas suffisante face à l’augmentation de la consommation d’énergie et la nouvelle hausse de l’utilisation des combustibles fossiles. D’autant plus que la crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine, fait davantage ressentir la dépendance de plusieurs États au gaz russe.
Un élan inexploité
135 pays s’étaient engagés à atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. D’après le rapport, seuls 84 ont adopté des objectifs en matière d’énergies renouvelables pour l’ensemble des secteurs économiques et 36 s’étaient fixé l’objectif d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables.
Si ces engagements ont été remis sur la table pendant la crise sanitaire, cet « élan créé par la COVID19 est resté inexploité », souligne le rapport. La relance verte s’est finalement traduite par une forte reprise économique et une augmentation de la consommation finale d’énergie de 4 %. Pour la couvrir, les États ont dû recourir aux combustibles fossiles, « ce qui a entraîné la plus forte hausse des émissions mondiales de CO2 de l’histoire, soit une augmentation de plus de 2 milliards de tonnes à partir de 2020 ».
Financement des énergies fossiles
En outre, dans ce contexte de flambée des prix de l’énergie et en dépit du renouvellement des engagements, les gouvernements continuent de miser principalement sur la production et la consommation de combustibles fossiles pour atténuer les effets de la crise énergétique. Entre 2018 et 2020, ils ont dépensé « 18 000 milliards USD, soit 7 % du PIB en 2020 », en subventions aux combustibles fossiles.
Ces financements auraient pu être fléchés vers le développement des énergies renouvelables qui restent l’option la plus abordable, pour contrôler la volatilité des prix. « Au lieu de mettre le développement des énergies renouvelables en suspens, les gouvernements devraient financer directement l’installation à domicile de sources d’énergie renouvelable pour les clients vulnérables au lieu de subventionner les combustibles fossiles pour réduire les factures d’énergie. Cela peut sembler un investissement énorme, mais au bout du compte, cela reviendra moins cher », déclare Rana Adib, Directrice Exécutive de REN21. « Nous devons augmenter la part des énergies renouvelables et en faire une priorité des politiques économiques et industrielles. On n’éteint pas un incendie avec un lance-flamme », conclut-elle.