Ouvertement opposé à ce mécanisme, le fournisseur alternatif d’électricité renouvelable est dans l’obligation de recourir temporairement à l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH) pour maintenir son activité.
L’année 2021 marque pour le marché de l’énergie un virage lourd de conséquences pour les particuliers mais aussi pour les professionnels. La hausse historique des prix de l’électricité, exacerbée en partie par la guerre en Ukraine et l’indisponibilité partielle du nucléaire, pèse lourdement sur les résultats et la trésorerie d’Enercoop. Face à ce constat, les actionnaires du fournisseur alternatif ont voté à 88 % en faveur d’un recours temporaire à l’ARENH à compter de janvier 2023.
Frappé de plein fouet par la crise énergétique, Enercoop a pris depuis l’automne dernier des décisions difficiles. Il a notamment annoncé la fermeture de la souscription à son offre de fourniture d’électricité et des hausses successives de ses tarifs pour l’ensemble de ses clients. Néanmoins, ces mesures ne s’avèrent pas suffisantes et l’ampleur de la crise oblige désormais le réseau composé de 11 coopératives à faire appel au mécanisme de l’ARENH, qu’il a toujours ouvertement dénoncé, afin de maintenir ses activités et ses emplois.
Retrouver les prix du marché
Enercoop utilisera l’ARENH pour sécuriser son approvisionnement en électricité en amont de l’achat de l’énergie à ses producteurs d’énergie renouvelable, à un prix connu et prévenir une nouvelle hausse des prix. Ce dispositif permettra ainsi au fournisseur de retrouver des prix au plus proche de ceux pratiqués par les différents acteurs, en particulier le tarifs réglementés de vente d’électricité, pour les clients résidentiels.
Ensuite, « les volumes d’électricité d’origine non renouvelable (nucléaire via l’ARENH ou énergie indéterminée via le marché) seront revendus dans un deuxième temps, pour être remplacés par de l’électricité renouvelable », précise la société.
Par ailleurs, convaincu de son modèle, Enercoop prévoit d’investir dans la pérennisation de son projet en développant des actions structurelles visant à consolider son autonomie face aux fluctuations du marché. Parmi les actions citées, le renforcement et l’accélération du développement de moyens de productions propres à la société et la signature de contrats d’achat de long terme auprès de producteurs (PPA). « L’enjeu est que ces 2 leviers atteignent à minima a minima 20% d’énergie consommée en 2025 et 30 à 40% en 2030 », fait savoir le fournisseur.