Face aux surcoûts des matières premières liés à la crise actuelle, de nombreux projets d’énergies renouvelables pourraient être abandonnés « si des mesures d’urgence ne sont pas adoptées d’ici l’été », alerte le syndicat SER.
Alors que les derniers bilans prévisionnels de RTE indiquent un potentiel risque de déficit de capacités de production électriques pour l’hiver prochain, les énergies renouvelables constituent désormais la solution stratégique pour assurer la sécurité d’approvisionnement. Dans ce contexte, le syndicat des énergies renouvelables (SER) appelle l’État à déployer des mesures d’urgence et ce, avant l’été afin de palier le ralentissement du développement de ces énergies propres.
Si la consommation d’énergies renouvelables s’est accrue de 9,3 % en 2021, leur développement connaît tout de même un relâchement exacerbé par la crise sanitaire et la récente hausse des coûts des matières premières. Le contexte actuel, instable et marqué par une remontée des taux d’intérêt fait peser un risque sur de nombreux projets renouvelables. « À titre d’exemple, plus de 2 GW de capacités solaires et plus de 5 TWh de capacités de production de biométhane sont aujourd’hui en péril du fait du contexte inflationniste », explique le SER.
Une situation inédite qui pousse le SER à réclamer l’adoption de mesures d’urgence afin de poursuivre le développement des énergies renouvelables qui « sont plus que jamais nécessaires pour faire face aux besoins des Français lors des prochains hivers ». Une série de mesures a été proposée par le syndicat, incluant l’indexation des niveaux de soutien public ou la possibilité pour les futurs projets de vendre de l’énergie sur le marché avant l’activation de leur contrat. « Nous nous tenons aux côtés des responsables politiques pour que ces mesures puissent être mises en œuvre le plus rapidement possible. La sécurité d’approvisionnement devient un enjeu majeur et implique, avant-même toute mesure de simplification qui pourrait être proposée dans une future loi d’accélération, de pouvoir sauver ces projets sur le très court terme », avise Jean-Louis BAL, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).