Dès 2025, l'usine de Holosolis produira chaque année 10 millions de modules solaires. Crédit : Adobe Stock
Le consortium Holosolis dévoile son projet de construction d’une méga-usine de panneaux solaires à Sarreguemines, en Moselle. Dotée d’une capacité de production de 5 GW par an, cette usine contribuera à alimenter les marchés résidentiels, industriels et agrivoltaïques.
Accélérer la transition énergétique du continent tout en réduisant la dépendance envers la Chine, principal fournisseur de modules photovoltaïques en Europe. Tels sont les objectifs qui animent le projet d’une méga-usine de panneaux solaires à Sarreguemines porté par le consortium Holosolis. Avec une capacité de production de 5 gigawatts par an, cette usine, la plus grande d’Europe, jouera un rôle essentiel dans la réindustrialisation de la filière photovoltaïque européenne.
Holosolis a révélé le 15 mai 2023 son choix de la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences, Grand Est, pour l’implantation de cette méga-usine. Avant de choisir la Moselle, le consortium a étudié 40 sites dans six pays. Les compétences et la disponibilité de la main-d’œuvre, la réputation des ingénieurs français, la qualité des infrastructures ainsi que la faible empreinte carbone de l’énergie produite en France ont été des facteurs déterminants dans la décision de s’implanter en Hexagone. Avec un investissement de 700 millions, la future usine créera près de 1700 emplois à partir de 2027, principalement dans la région du Grand Est et le bassin sarregueminois. Pour faciliter le recrutement et la formation des personnes en situation de précarité, un partenariat avec Pôle Emploi sera établi.
Opérationnel à partir de 2025, ce site vise à produire chaque année 10 millions de modules solaires – intégrant les dernières avancées technologiques – ce qui équivaut à la consommation énergétique d’un million de foyers, et représentera près de 8 % des importations européennes de modules photovoltaïques chinois en 2022. Il dépassera progressivement le plus grand site européen situé à Catane, en Italie, dont la capacité est de 3 gigawatts. Avec un terrain de 50 hectares à Hambach, Holosolis dispose également d’un espace suffisant pour agrandir l’usine au fur et à mesure de l’intégration de nouvelles technologies et capacités de production.
Une traçabilité de production
L’entreprise prévoit de commencer la production en utilisant la technologie « TOPCon », l’une des plus avancées et performantes du marché. Elle envisage également d’adopter une solution prometteuse appelée « tandem », qui combine le silicium et la pérovskite au sein d’une cellule solaire, ce qui permettrait d’améliorer considérablement l’efficacité énergétique des panneaux. « Quand cette innovation parviendra à maturité, nous aurons besoin de modifier et d’allonger nos lignes de production. Nous allons construire une usine évolutive, extensible, capable d’adapter très vite aux ruptures et aux progrès technologiques du marché photovoltaïque », ajoute Jan Jacob Boom-Wichers.
Quant à l’approvisionnement, Holosolis privilégiera les filières européennes pour l’approvisionnement en verre, cadres, encapsulants et autres composants des panneaux solaires, dans le cadre d’une traçabilité complète. Le consortium aurait même identifié des fournisseurs européens pour l’achat de silicium, actuellement monopolisé par la Chine.
Différentes expertises
Créé par trois acteurs majeurs dans leurs domaines respectifs, Holosolis bénéficie d’un solide partenariat pour mener à bien ce projet d’envergure. Le consortium est composé d’EIT InnoEnergy apporte son expertise en matière de technologies propres et d’énergies durables, avec un portefeuille de 180 startups. Le groupe Idec, acteur clé de l’immobilier en France et acteur dans la production d’énergie renouvelable intégrée aux bâtiments. Et TSE reconnu comme l’un des principaux développeurs et producteurs d’énergie solaire en France, notamment en agrivoltaïsme.